La
flagrante irrégularité de la rotation des camions chargés de la collecte des
ordures ménagères et la criarde insuffisance de cantonniers, voire carrément
leur absence dans la grande majorité des quartiers de la municipalité d'Aïn El Turck, contribuent
grandement à une situation de pourrissement dans le véritable sens du terme.
Exaspérée au plus haut point, la population ne cesse par le biais de ses
représentants et de requêtes de décrier la dégradation du cadre de vie. Ce
piteux état de fait est relevé à travers le sordide, qui enlaidit les rues et
les boulevards de cette municipalité où désormais il ne fait plus bon d'y
vivre. Selon le constat établi sur le terrain, dans certaines zones, les
trottoirs sont en grande partie tapissés d'ordures, provenant des sachets
poubelles éventrés par des animaux nuisibles et de cannettes de bière. Et comme
le ridicule ne tue point, des dépotoirs en parpaing, ressemblant à s'y
méprendre à de petits mausolées, décriés par la population, réalisés contre
vents et marées sur les trottoirs des principales artères et autres rues, sont
venu ajouter leur grain de sel à cette anarchie nauséabonde et ce, en se
transformant comme prévu en de véritables points noirs, où les chiens errants,
les chats de gouttière et les rats se disputent rageusement la pitance.
Ce
piteux désordre aux odeurs pestilentielles est majoré avec les avaloirs
obstrués, qui sont à l'origine de la stagnation de liquide visqueux, ayant
découlé des sachets poubelles, mélangé avec les eaux pluviales, qui ruissèlent
le long des caniveaux longeant les trottoirs. Dans certains quartiers, les
habitants mènent régulièrement des opérations de volontariat, qui s'avèrent
malheureusement insuffisantes en raison de la limite de leurs moyens matériels,
pour tenter un tant soit peu de redorer le blason terni de leur lieu de
résidence. « Cela fait très longtemps que nous avons perdu
espoir quant à une réaction des responsables concernés, à priori beaucoup plus
occupés à une guerre des tranchées, pour endiguer cette situation de
déliquescence à l'extrême, qui n'a que trop perduré et ce, sans susciter le
réveil de l'hibernation, qui a plongé cette prestigieuse municipalité dans la
décadence », ont fait remarquer des riverains, dépités au plus haut point, du
quartier Commandant Ferradj, communément appelé douar
Maroc, qui végète dans la désuétude la plus exécrable à l'instar des autres
zones du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck. Il importe de noter également sur un autre
volet, qu'en toute vraisemblance tous les ingrédients d'un comeback de la
mémorable curée estivale de l'année précédente se profilent d'ores et déjà à
l'horizon. La cruelle déchéance dans laquelle végètent aujourd'hui les plages
de la contrée d'Aïn El Turck,
qui n'ont pas été ciblées par aucune quelconque opération de nettoyage, risque
probablement de gâcher lamentablement une fois de plus le séjour d'agrément
pour les dizaines de familles, qui viendront de toutes les régions du pays et
même de l'étranger, pour déstresser et profiter des plaisirs que procure la
mer. La saleté repoussante des plages a figuré en pole position dans l'éventail
de contraintes et de désagréments, qui ont suscité un tollé de mécontentement
chez les vacanciers au cours de la dernière saison estivale.