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Violence dans les stades: Passivité et impunité envers les instigateurs

par Kamel Mohamed

La violence qui frappe les stades de football en Algérie est inquiétante d'autant plus qu'elle intervient en début de saison. Ce qui s'est passé samedi soir à Bordj Bou Arréridj à la fin du match CABBA-MC Alger, a failli tourner au drame. Des joueurs et des supporters du MCA ont été agressés à l'arme blanche et ont failli être lynchés par des supporters déchaïnés.

Les joueurs du MCA ont dû se réfugier dans les tribunes parmi les supporters pour échapper à des énergumènes qui avaient envahi le terrain.  Des violences similaires se produisent régulièrement à travers les stades d'Algérie, mais elles ne sont pas médiatisées. Ces comportements devraient interpeller la FAF et le ministère de la Jeunesse et des Sports à l'effet de mener des actions pour juguler cette violence qui fait peur. En ce sens, la FAF et la Ligue de football professionnel sont appelées à durcir les sanctions contre la violence. En plus des campagnes de sensibilisation, les sanctions à l'encontre des fauteurs de troubles et les instigateurs à la violence doivent être durcies davantage. Au début de cette saison, la LFP et la FAF avaient haussé le ton en rappelant à l'ordre les dirigeants de club qui, à travers leurs déclarations incendiaires, incitaient à la violence. Mais depuis quelque temps, la FAF et la LFP ont fermé les yeux sur plusieurs cas d'où cette recrudescence de la violence. La violence verbale de certains dirigeants et présidents de club est derrière le comportement dangereux de certains supporters.

Des présidents de club avaient même accusé directement des arbitres et s'en étaient pris à la FAF sans qu'ils ne soient inquiétés. Il faut relever la passivité pour ne pas dire l'impuissance de la FAF et de la LFP qui laissent faire, sinon comment expliquer que des présidents de club, auteurs de déclarations incitant à la violence pour ne pas dire au crime, ne soient pas sanctionnés. Par ailleurs, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait annoncé que des caméras de télésurveillance allaient être placées dans tous les stades d'Algérie.

A ce jour, ces caméras ne sont pas installées et les auteurs de la violence ne sont pas inquiétés.

En ce sens, on ne doit pas s'étonner si des crimes sont commis dans des stades, comme c'est le cas du joueur camerounais de la JSK qui avait péri lors d'un match de football au stade de Tizi-Ouzou.