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Le ministère de la Santé crée la polémique

par Yazid Alilat

Nouvelle polémique sur l'épidémie de choléra qui sévit, depuis maintenant trois semaines, dans des wilayas du centre du pays, et dont le bilan semble se stabiliser après qu'un grand nombre de malades, guéris ou ayant été admis pour observation, aient quitté les hôpitaux d'Alger et de Boufarik. Néanmoins, un cas suspect a été détecté, dimanche, dans la ville de Barika, dans la wilaya de Batna, selon des sources hospitalières. La victime est un militaire de 21 ans, qui a récemment séjourné dans la région de Blida, et présente les symptômes classiques du choléra, avec une forte diarrhée, et des vomissements.

Le malade a été placé, en isolement, et subi des soins intensifs, dans l'attente des résultats des analyses médicales. Pour autant, il n'y a pas eu, dans les premières wilayas touchées (Blida, Alger, Bouira, Tipaza) de nouveaux cas confirmés de la maladie, hier lundi, selon des sources hospitalières. Dimanche, le bilan, tel que communiqué par le ministre de la Santé, lors de sa visite à l'hôpital de Boufarik, était de 147 cas hospitalisés, au niveau national, dont 49 cas confirmés, 2 décès et 40 malades ayant, déjà, quitté l'hôpital, le reste étant toujours en traitement et isolés. Le ministre de la Santé, le Pr Hasbellaoui, a affirmé, de son côté, dimanche aux journalistes qui l'interrogeaient sur les effets de cette épidémie, sur la rentrée scolaire, qu'elle (l'épidémie) sera éradiquée «dans les trois prochains jours». C'est à l'issue de sa visite à l'hôpital de Boufarik, que le ministre de la Santé a affirmé, dans une déclaration à la presse et devant le wali de Blida, largement reprise par les envoyés spéciaux des TV nationales, que cette épidémie sera «éradiquée dans les trois prochains jours, et que la rentrée scolaire se fera dans les meilleures conditions». Or, hier lundi, soit moins de 24 heures après, le ministère de la Santé a démenti que le ministre ait fait cette déclaration.

C'est via un communiqué repris par les TV ?El Bilad' et ?Ennahar', qui avaient rapporté les déclarations du Pr Hasbellaoui, que le ministère de la Santé a démenti les propos attribués «au ministre Mokhtar Hasbellaoui», dans lesquels il affirme que l'épidémie de choléra sera éliminée «dans les deux à trois jours qui viennent». Une polémique de plus ou de trop. Selon le ministère de la Santé, les centres chargés de la prévention poursuivent l'inspection des sources d'eau, à la recherche d'éventuels foyers de la maladie, indiquant que les services de la Prévention ont effectué 38 prélèvements sur des points d'eau, ainsi que des prélèvements de produits agricoles proches des points d'eau, dans les wilayas de Bouira, Blida, Alger et Tipaza, à la recherche de foyers de contamination.

Par ailleurs, la situation n'étant, toujours, pas maîtrisée et la maladie toujours menaçante sur la santé publique, à une semaine de la rentrée scolaire, des dispositions seraient prises pour assurer la protection des élèves, et même le cas échéant, retarder la rentrée. Dimanche, la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit avait, durant sa rencontre avec les 48 directeurs de wilaya de l'Education, indiqué que son secteur «s'engage à prendre une série de mesures, à partir de la semaine en cours, en prévision de la rentrée scolaire, à travers le renforcement des règles d'hygiène et les opérations d'entretien et d'assainissement des réservoirs, des citernes et des sanitaires, en vue de préserver la santé des élèves et du personnel éducatif, à l'intérieur des établissements». Pour prévenir cette épidémie et n'atteigne pas l'école, elle a préconisé «la distribution de dépliants et la pose d'affiches dans les établissements éducatifs sur les mesures préventives à prendre, allant jusqu'à interdire aux élèves de se rendre à l'école, le cas échéant».