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Selon le département d'Etat: Le marché algérien favorable aux affaires et aux investissements

par Yazid Alilat

Le marché algérien est favorable aux investissements étrangers et aux affaires, note le rapport 2018 du département d'Etat sur le climat d'investissement dans le monde, estimant que l'Algérie est «un marché lucratif», offrant un potentiel important pour les compagnies américaines en matière d'investissement. Le rapport du département d'Etat, qui cite des représentants du secteur privé américain présents sur le marché algérien, relève que «plusieurs secteurs offrent potentiellement des opportunités considérables de croissance à long terme pour les entreprises américaines». «De nombreuses entreprises ont signalé avoir enregistré des bénéfices annuels à deux chiffres», précise le rapport qui indique qu»'il existe des opportunités dans pratiquement tous les secteurs de l'économie algérienne. Pour les investissements importants, «les secteurs ciblés comprennent l'agriculture, le tourisme, les technologies de l'information et de la communication, l'industrie, l'énergie (fossile et renouvelable), la construction et la santé», explique le même rapport qui souligne un «investissement hautement gratifiant» accompagné par «un environnement politique et sécuritaire stable» favorable aux affaires.

Le département d'Etat revient d'autre part sur le programme de diversification de l'économie, mis en oeuvre par le gouvernement pour relancer la croissance économique et faire face à la baisse des cours de pétrole, avec une focalisation sur les IDE (Investissements directs étrangers). Pour le département d'Etat, «le gouvernement algérien poursuit son objectif de diversification de l'économie en mettant l'accent sur les moyens d'attirer les IDE pour stimuler l'emploi et substituer les importations par une augmentation de la production locale». Le nouveau code des investissements est ainsi mis en relief par le département d'Etat, qui explique que ce code des investissements a mis en place des «exonérations fiscales lucratives», et d'autres facilitations pour les investissements étrangers. Pour autant, la concurrence et la forte présence des entreprises françaises notamment sur le marché algérien incitent le département d'Etat à avertir les investisseurs et entrepreneurs US qu'ils doivent composer avec une féroce concurrence au niveau des prix pratiqués, notamment par les PME françaises, turques et chinoises. En outre, Washington confirme qu'il n'a jamais été à l'aise avec la règle des 51/49% imposée par les autorités algériennes en matière d'investissements étrangers. Cette règle «pose des défis» aux investisseurs américains, relève le rapport US pour qui cette règle «entrave» en particulier l'accès des PME américaines au marché algérien car elles ne disposent pas de ressources humaines et financières qui leur permettent de répondre aux exigences de l'investissement. Mais, pour les grands groupes américains, qui créent de l'emploi et disposent d'un savoir-faire et d'équipements trouvent, selon le rapport du département d'Etat, «des moyens créatifs» pour investir dans le cadre de cette mesure. Selon le rapport, il y aurait en fait des «échappatoires»à cette règle des 51/49 qui bloque les investissements américains en Algérie, estimant que le gouvernement algérien et plusieurs investisseurs étrangers sont d'accord pour mettre en place des «mesures adaptées pour en atténuer l'effet», et permettre au partenaire étranger d'assurer le management de la joint-venture et même en devenir le plus grand actionnaire. Le département d'Etat a expliqué dans son rapport que le gouvernement algérien avait introduit cette règle régissant les investissements étrangers pour «empêcher la fuite des capitaux, protéger les entreprises algériennes et fournir aux entreprises étrangères une expertise locale». «Il y a peu de lois restreignant l'investissement étranger» en Algérie, relève par ailleurs le même rapport, qui explique que les banques locales affichent une solide santé financière malgré la baisse des liquidités, avec des actifs non performants, qui avoisinent un taux de 5%, soit la norme pour les marchés émergents. Sur le marché financier, le rapport du département d'Etat rappelle l'objectif pour la bourse des valeurs d'Alger d'atteindre une capitalisation boursière de 7,8 milliards de dollars dans les cinq prochaines années.

Sur les difficultés de transfert de dividendes soulevées par quelques entreprises américaines, le rapport affirme qu'»il y a peu de restrictions légales à la conversion, au transfert et au rapatriement des fonds», expliquant que certaines difficultés constatées « résultent plutôt des procédures que de limites imposées par la loi».

Au mois de janvier dernier, l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, John Desrocher, avait déclaré, lors d'une visite à Constantine que «l'Algérie est un vaste pays et un grand marché qui peut susciter l'intérêt d'investisseurs dans différents domaines. Aussi, je passe personnellement beaucoup de temps à tenter de convaincre des industriels américains à investir en Algérie, sachant que chaque pays fait face à des défis et à des difficultés qui lui sont propres et que nous tentons ensemble de pallier.»