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CR Belouizdad: Un monument du football algérien en péril

par M. Zeggai

  L'histoire retiendra en cette date du 5 juillet 2018, fête de l'indépendance, que le président du CRB, Mohamed Bouhafs, et ceux qui l'ont intronisé ont trahi Mohamed Belouizdad, un martyr tombé au champ d'honneur à la fleur de l'âge. Cette intersaison 2018 sera marquée d'une pierre noire pour les Belouizdadis qui ont eu le malheur de perdre un grand homme et un joueur inégalable, Hacène Lalmas. Ce dernier est parti au moment où le mythique CRB est secoué par une grave crise sans précédent. Mohamed Belouizdad, Hacène Lalmas, Mohamed Lefkir et les autres serviteurs du club méritent-ils un tel traitement ? Aujourd'hui, le grand Chabab s'est engouffré dans un engrenage qui risque de se répercuter sur son avenir. Mohamed Bouhafs et ceux qui l'ont intronisé à la tête du club portent l'entière responsabilité. Jamais le CRB n'a connu une telle mascarade. Lors des funérailles du regretté Lalmas, une séquence a retenu notre attention. Un sexagénaire et ancien dirigeant, les larmes aux yeux, qui sollicite et supplie le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, à intervenir pour sauver le CRB. L'image était très émouvante. Pire encore, le président Bouhafs Mohamed n'a pas assisté à l'enterrement de Lalmas, un fait qui n'est pas passée inaperçu chez les supporters et autres personnalités. Devant la gravité de la situation, l'heure est à la mobilisation pour sauver le CRB par respect à ceux qui ont représenté dignement l'Algérie après l'indépendance. Car, à présent, le Chabab Belouizdad risque la disparition de la scène footballistique. Deux entraîneurs consommés durant l'intersaison. Aït Djoudi et Bougherara. «Il m'est impossible de travailler dans des conditions pareilles», affirmera ce dernier pour justifier son départ avant d'opter pour la JSMS.

Des joueurs qui demandent à résilier leurs contrats. Une préparation perturbée. Des plaintes déposées par d'anciens joueurs. Des chèques sans provisions entre les mains des nouveaux. Encore plus, les dirigeants ne répondent plus aux appels des joueurs, une fuite de responsabilité caractérisée. Plus grave encore, le CRB pourrait être interdit de recrutement en raison de ses dettes cumulées de plus de cinq milliards de centimes, estiment les uns et de neuf milliards 400 millions de centimes, disent les autres. Sans parler de l'anarchie qui règne au niveau des jeunes catégories. Les prémices d'une saison catastrophique sont là. La question que l'on se pose, c'est de savoir si Bouhafs est-il conscient du danger qui guette le grand CRB ? En somme, c'est l'inquiétude des joueurs et des milliers d'inconditionnels belouizdadis qui ne savent plus à quel saint se vouer par la faute de certains inconscients qui ont mis le club en péril. Les autorités locales, les anciens joueurs du Chabab, les serviteurs du CRB et les notables de Belouizdad ont rendez-vous avec l'histoire pour sauver le club, ne serait-ce que pour rendre hommage à Hacene Lalmas. Ne dit-on pas que «le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent et qui refusent d'intervenir» ?