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L'agence foncière dresse son bilan: Des recettes de plus de 50 milliards et plus de 2.000 actes délivrés

par H. S.

2.100 actes délivrés et 4.224 dossiers en cours de traitement. Deux chiffres-clés qui ressortent du dernier état récapitulatif établi par l'Agence de gestion et de régulation foncières et urbaines de la wilaya d'Oran. Autre chiffre saisissant, celui relatif au montant recouvré au titre des 57 opérations de régularisation : 54 milliards. Rien que cela. Ce n'est pourtant que le tiers de l'impact financier évalué, dont le montant global à engranger à terme est de l'ordre de 139 milliards.

L'impact de la régularisation foncière ne peut être circonscrit et confiné dans un seul objectif. Il est en fait large et multiple. La régularisation est une forme de production foncière. Elle ne concerne pas seulement la sécurité foncière mais aussi l'amélioration de l'habitat, la réhabilitation des équipements, le développement des services... Autrement dit, la promotion de la citoyenneté, la consécration d'un droit à la ville au bénéfice de populations qui en étaient privées, parfois complètement. Outre le fait que la régularisation de l'habitat donne un contenu concret au droit de propriété et légitime l'accès des habitants au crédit et aux services, elle contribue à la réhabilitation et à la mise à niveau du cadre bâti et, par effet d'entraînement, à l'environnement urbain dans son ensemble.

La régularisation foncière clarifie également les occupations de chaque parcelle, facilite la desserte en services urbains et le recouvrement de leurs coûts par les organismes et entreprises qui en ont la charge. Ceci sans parler de son impact en termes d'apaisement social et d'amélioration de la relation Etat-citoyen, mais aussi sur les plans du cadre de vie et de la formalisation des quartiers, afin de les intégrer dans le système juridique légal, pour unifier les marchés fonciers, favoriser les investissements et la croissance économique.

54 MILLIARDS RECOUVRES POUR UN OBJECTIF «A TERME» DE 140 MILLIARDS

Ce sont donc 57 sites, soit autant d'opérations, qui sont concernés par le processus de régularisation diligenté par les services de l'Agence foncière de la wilaya d'Oran, selon son directeur Mohamed Mebarki. Sur un total de 6.085 dossiers déposés, l'Agence a déjà réglé 1.971 cas, soit un nombre égal d'actes de propriété délivrés. Ceci alors que 4.353 dossiers sont en voie de traitement, dont 2.729 en phase avancée puisqu'ils ont été examinés et validés et des ordres de versement ont été établis pour les citoyens concernés. Le gros du plan de charge, pratiquement 76%, se trouve au niveau des daïras de Bir El-Djir et Es-Sénia, avec respectivement 3.509 et 1.083 habitations concernées et 1.300 et 413 actes établis. Il s'agit pour le cas de Bir El-Djir de 21 opérations pour autant de sites, dont notamment Sidi El-Bachir, Haï Khemisti, Belgaïd, Bendaoud, Hassi Amer et Hassi Bounif. Pour le cas d'Es-Sénia, il est question de 13 opérations pour autant de sites, parmi lesquels : Kara, Aïn El-Beïda, Sidi Lakhdar, El-Kerma, Sidi Chahmi et Sidi Mâarouf. Le dossier de la régularisation foncière, l'un des problèmes majeurs de l'agglomération de Sidi El-Bachir, est en bonne voie de résolution. Au-delà du fait de rétablir des centaines d'habitants dans leur droit de propriété immobilière et de leur porter une sécurité foncière, le processus, suivi de très près par le wali, contribue à la structuration et l'intégration de cette partie désarticulée de la banlieue oranaise.

LE CAS «SINGULIER» DE SIDI EL-BACHIR

2.616 constructions, 75 hectares. C'est la consistance de l'opération de régularisation menée au niveau de deux grands sites, Sidi El-Bachir Bendaoued I et II, relevant de la commune de Bir El-Djir. Imprégnant du rythme et ce, sur directives réitérées du chef de l'exécutif local, Mouloud Cherifi, qui a boosté ce dossier au lendemain de sa prise des commandes de la wilaya, l'Agence foncière d'Oran a accompli un grand pas dans cette démarche. Avec comme résultat probant : la remise de 1.600 actes. C'est donc la première vague, de très bonne consistance, du dispositif, qui sera mené à bout à brève échéance, au grand soulagement des familles concernées, qui ont pris leur mal en patience, le temps de trois générations durant. Il ne s'agit pas, en effet, de nouveaux débarqués, au grès des exodes ruraux et des dernières vagues de «ghettoïsation», comme on serait tenté de le présupposer sous le poids des préjugés et des idées préconçues que renvoie la bourgade de Sidi El-Bachir de par sa topologie urbaine et sa composition démographique, mais bel et bien d'habitants autochtones vivant depuis plusieurs décennies en ces lieux et dont au moins trois générations successives sont natives de Sidi El-Bachir et les villages alentour.

De même, il ne s'agit pas non plus de lots urbains déstructurés, livrés à eux-mêmes en matière de VRD et autres services, mais bel et bien de quartiers structurés, viabilisés, aménagés, avec un certain ordonnancement architectural et urbanistique, disons tolérables.

Il y a lieu de rappeler que le dossier de la régularisation du foncier urbain d'Oran a été ouvert fin 2004.

Cependant, la reconstitution de l'information n'était pas facile pour les services chargés du dossier, mais depuis 2014, l'opération a connu une nouvelle dynamique. A ce jour, près de 25.000 actes de propriété ont été délivrés par l'Agence foncière de la wilaya.