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Tiaret: On achève bien les chevaux !

par El-Houari Dilmi

Le monde de ce beau et majestueux animal qu'est le cheval est en berne, dans une situation des plus inquiétantes, dans une ville considérée comme le berceau originel du noble équidé.

En effet, le monde équin dans la capitale des Hauts-Plateaux de l'Ouest est en ébullition après le gel de facto, depuis plusieurs années, des activités de l'Office national de développement des élevages équins et camelins (ONDEC) et la grande polémique née de la location controversée du centre équestre «Emir Aek», l'un des plus anciens du pays. L'heure est à l'inquiétude chez les amoureux du meilleur ami de l'homme.

L'annulation, sur décision du wali, de la location du centre équestre, s'étalant sur une superficie de plus de 3 hectares, a grandement soulagé la population, qui considère cet espace, comme la «petite jumenterie», comme l'un des rares lieux de distraction et destination préférée des amoureux du noble équidé. Même la fédération équestre algérienne (FEA) a fait valoir son droit de préemption en mai dernier, en demandant à bénéficier de la location du centre, en sa qualité d'entité nationale reconnue d'utilité publique par décret présidentiel n° 87-16 du 13 janvier 1987».

Le malheureux épisode du centre équestre n'était pas encore terminé qu'un autre coup des plus durs est porté au monde équin.

En effet, une ambiance des plus délétères règne au sein du haras national de Chaouchaoua, dont le personnel avait observé une grève il y a une dizaine de jours, en raison du non-versement de deux mois de salaire. Les travailleurs de la plus grande jumenterie en Algérie entendaient, aussi, protester contre l'abrogation, par le ministre de l'Agriculture, du décret n°10 daté du 2 janvier 1994 accordant une quote-part aux haras et une prime d'élevage versée par la Société des courses hippiques et du pari mutuel (SCHPM) au profit des chevaux gagnants.

La SCHPM justifie, de son côté, ce non-versement par «une mauvaise interprétation des textes réglementaires», allouant indûment cette prime depuis des années, et qui devait être retirée. Poussant le «bouchon» plus loin, la société des courses hippiques a même réclamé le remboursement des primes versées durant les dernières années, ce qui a exacerbé la colère des travailleurs du haras national de Chaouchaoua.

Et dans une tentative d'apaiser les choses, le premier responsable de la wilaya a pris une série de mesures, dont un «niet» catégorique de la privatisation de la jumenterie, à la plus grande satisfaction des représentants des travailleurs, l'octroi d'une prime sur le budget de la wilaya aux 63 employés et décidé d'un échéancier de paiement pour les dettes fiscales et parafiscales détenues sur le haras, s'étendant sur plus de 700 hectares. En attendant de trouver des solutions pérennes à la jumenterie, structurée en ferme pilote, cette dernière tente de survivre avec la vente des chevaux et la vente des produits de récolte.