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Santé: Le SNPSSP s'en prend au Collectif des résidents

par M. Aziza

  Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), Mohamed Yousfi, a accusé, hier, le collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA), d'avoir transgressé ses prérogatives. Tout en s'interrogeant sur ce qu'il qualifie de «préoccupation surprise de certains partis politiques, des syndicats et des collectifs professionnels autour du service civil!» Lors d'une conférence de presse tenue hier, au siège du syndicat à Alger, le président du SNPSSP s'est permis une mise au point. «La question relative à l'abrogation du service civil et son remplacement par des mesures incitatives » est une revendication défendue par le SNPSSP depuis déjà 16 ans. Et d'affirmer que le premier concerné par le service civil est «le praticien spécialiste». Autrement dit, et selon le SNPSSP, le service civil ne fait pas partie des prérogatives des médecins résidents. En précisant que ces derniers doivent en tant que collectif lutter et militer, à travers leur organisation professionnelle, contre les mauvaises conditions de travail et autour de la question relative à la formation «qui est du ressort exclusivement de l'enseignement supérieur», ainsi que sur le statut du résident.

Cette riposte est en fait une réponse de la part du syndicat des praticiens spécialistes à l'attitude du CAMRA ayant exprimé par le biais de la presse son hostilité au SNPSSP «par la diffamation et l'insulte», selon Yousfi, allant même jusqu'à demander «l'exclusion du SNPSSP de la commission mixte interministérielle». Le président du SNPSSP a tenu à rappeler dans ce sens que «le salaire du médecin résident est indexé sur la base de l'augmentation du salaire du praticien spécialiste de santé publique». Et de souligner que le salaire des médecins résidents est passé de 80 à 95% grâce au militantisme syndical du SNPSSP durant ces dernières années. «Leur salaire est passé de 12.000 à 60.000 DA».

Et aujourd'hui, dit-il, les médecins résidents ne veulent plus que le syndicat des praticiens spécialistes de la santé siège au sein de la commission !

Pourtant, affirme-t-il, le SNPSSP avait tendu la main aux médecins résidents en 2012 et en 2017, pour les aider à faire valoir leur droit «mais ils ont refusé». Et aujourd'hui, ils ressortent «notre principale revendication, l'abrogation du service civil, et avec nos propres propositions, autour de cette question». Ceci relève des prérogatives des praticiens spécialistes.

Le SNPSSP appelle les pouvoirs publics à respecter les lois. Chacun doit assumer sa responsabilité en précisant que les autorités ne devraient pas négocier avec le CAMRA à la place du SNPSSP, notamment sur la question du service civil «car on est le premier concerné par cette question».

Le SNPSSP dit non à la grève prévue mardi prochain

Le président du SNPSSP a exprimé son étonnement quant à la vague de soutien qui s'est manifesté autour de la revendication portant abrogation du service civil. Pourtant, affirme-t-il, le SNPSSP a lutté pendant 16 ans sur cette question sans que personne ne soutienne cette revendication. Et de citer le cas de ce qu'il appelle le pseudo-syndicat «le collectif autonome de médecins spécialites algériens» qui a été créé en 2012 et qui a vite disparu, pour revenir sur la scène en appelant à une grève des médecins spécialistes à partir du 27 mars prochain. Le Dr Yousfi précise que parmi les revendications de ce collectif «qui n'a aucune légitimité» le soutien aux médecins résidents. Ainsi que des revendications vagues telles que le retrait de la nouvelle loi de santé «qui a fait l'objet d'une large concertation avec tous les syndicats du secteur, malgré nos réserves sur la question du service civil et l'activité complémentaire» et la révision du statut des médecins spécialistes. Le président du SNPSSP a affirmé que «nos spécialistes ne sont pas concernés par cette grève» et d'appeler les praticiens spécialistes à s'abstenir d'y participer.

Plaidoyer pour la hausse du salaire des médecins du Sud

Tout en réclamant l'abrogation du service civil et son remplacement par des mesures incitatives, le Dr Yousfi a affirmé que son syndicat est pour une suppression progressive, qui devait être amorcée graduellement, par des mesures incitatives, vu les conditions financières du pays. Le président du SNPSSP a plaidé pour l'octroi aux résidents qui travaillent à Tamanrasset, d'un salaire trois fois supérieur à celui accordé aux médecins qui travaillent au Nord. Et d'affirmer qu'il y a eu tout de même quelques améliorations, tel que le décret exécutif obligeant l'octroi du logement de fonction aux médecins résidents, une certaine amélioration des conditions de travail et plateau technique ainsi que la mise en place de la commission d'affectation et de suivi qui fait du bon travail. Et de conclure : «la suppression du service civil que nous revendiquons depuis des années est une décision purement politique».