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La FAF sous l'ère Zetchi: Retour sur une année de dysfonctionnements

par Kamel Mohamed

  Il y a une année, Kheireddine Zetchi était élu ou parachuté à la présidence de la FAF après que les pouvoirs publics eurent demandé à Mohamed Raouraoua de quitter la fédération pour céder sa place à un nouveau président. Du fait de ce parachutage, le nouveau président n'avait pas les coudées franches et avait vu les pouvoirs publics, représentés par le ministère de la Jeunesse et des Sports, lui imposer des membres du bureau fédéral. Il s'agit en fait d'un mauvais départ pour cette FAF dont le bureau fédéral comprend des membres inexpérimentés, pour ne pas dire incompétents, d'où les innombrables bourdes collectionnées durant une seule année.

Alcaraz, la première erreur de Zetchi

La première erreur, et non des moindres, a été le recrutement de l'Espagnol Lucas Alcaraz par le président de la FAF. Pour ce dernier, l'équipe nationale était déjà éliminée du Mondial-2018 et avait engagé Alcaraz avec un seul objectif, la CAN-2019. En cours de route, Zetchi a réalisé qu'il s'était trompé sur toute la ligne dans la mesure où les chances de qualification au Mondial de Russie n'étaient pas anéanties et Alcaraz ne devait pas faire l'impasse sur cet objectif. Or, le technicien espagnol a été mal aiguillé par Zetchi, lequel s'est retrouvé dans une situation d'impasse. Il a été contraint de sacrifier Alcaraz qu'il avait recruté dans la précipitation pour engager, dans la précipitation aussi, Rabah Madjer sur ordre du ministère de la Jeunesse et des Sports. Entre-temps, des scandales avaient éclaté à la FAF avec la divulgation des causes du contrat d'Alcaraz et les indemnités que la fédération devait débourser au technicien espagnol.

Démission de Zefzaf et accrochages entre membres du BF

L'épisode de l'équipe nationale a beaucoup nui à la crédibilité de la FAF, ce qui avait amené Djahid Zefzaf à se retirer du bureau fédéral. Zefzaf, qui est un cadre de l'Etat, avait jugé que le niveau de certains membres du bureau fédéral et leurs visées opportunistes ne lui permettaient plus de rester à la FAF, d'où son départ.

Zefzaf avait démissionné notamment après la décision de Zetchi de geler l'hôtel qu'allait édifier la FAF, alors que le montage financier a été effectué par Zefzaf au temps de Raouraoua. Zefzaf a été suivi par Mohamed Mecherara, qui a démissionné alors qu'il avait accepté le poste de conseiller bénévole de Zetchi. Ces deux départs avaient porté un coup à la FAF qui naviguait à vue. L'incompétence de cette fédération a été concrétisée par l'épisode de la candidature d'Ould Zmirli au poste de membre du Comité exécutif de la CAF. Son dossier n'est jamais parvenu au siège de la CAF et Ould Zmirli avait alors accusé la FAF d'incompétence. Pour rappel, Ould Zmirli devait succéder à Raouraoua au CE de la CAF. A cela s'ajoute la mésentente de Zetchi avec les autres membres du bureau fédéral, ce qui dénote de l'incapacité du président de la fédération de maîtriser son bureau fédéral.

Dissolution de la LFP et retour des périodes de transition

La FAF a également été incapable de gérer le championnat et le mercato hivernal. Les injonctions de la FAF dans la gestion du championnat ont créé des dysfonctionnements au sein de la LFP. En ce sens, le championnat de la saison dernière s'était terminé en juillet. Pis encore, avec la nouvelle FAF, il y a eu le retour des réserves techniques sur la qualification des joueurs. Cela dénote de l'incompétence de cette fédération, sachant que ces réserves avaient été bannies par l'ancienne fédération.      La FAF de Zetchi s'est également noyée dans un verre d'eau en ce qui concerne la domiciliation des matches de la coupe d'Algérie. Les problèmes auxquels elle avait fait face l'année dernière ont ressurgi cette année. C'est dire que la fédération n'anticipe pas sur des situations qui l'avaient pénalisée par le passé. La FAF a persisté dans ses erreurs en procédant à la dissolution de la Ligue de football professionnel (LFP). Une décision qui visait en fait à éradiquer le clan de l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, représenté par le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj. Toutefois, cette dissolution a ouvert la porte à la mise en place d'un directoire, lequel marque le retour des périodes de transition. En ce sens, l'élection d'une nouvelle Ligue n'est pas pour demain, ce qui permet au directoire de s'éterniser, sachant que ce même directoire est composé de membres ayant prouvé par le passé leur échec dans la gestion du championnat. A cela s'ajoute la polémique que continue de susciter l'arbitrage et les accusations qui ne cessent de fuser de partout sans que la FAF ne réagisse. Autant d'éléments qui risquent de se retourner contre l'actuelle fédération qui souffre de l'incompétence d'un très grand nombre des membres du bureau fédéral.

Mise en place d'une DTN forte

Le seul point positif à mettre à l'actif de cette FAF, c'est la mise en place d'une direction technique nationale forte, composée de compétences avérées. Présidée par Rabah Saâdane qui est secondé par des techniciens compétents et expérimentés, la DTN travaille dans la sérénité et loin des feux de la rampe. Il est vrai que cette DTN a été marquée par des scandales suite au recrutement du vieux Fodil Tikanouine et ses démêlés avec des membres de la DTN. Son remplacement par Saâdane est la meilleure décision prise par l'actuelle FAF qui semble accorder davantage d'importance à la formation.

Des assises sur le football sans suite

La FAF sous la conduite de Zetchi a voulu innover en organisant des Assises nationales du football en décembre dernier. Près de quatre mois sont passés et les recommandations de ces Assises moisissent déjà quelque part dans les tiroirs de la FAF. Une commission de suivi a été mise en place mais la composante de cette même commission serait fortement contestée par le bureau fédéral.