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Ils ont décidé de poursuivre la grève malgré les assurances de l'APC: Les concessionnaires privés de la collecte durcissent le ton

par K.Assia

Après deux mouvements de contestation observés en janvier dernier au parc de stationnement sis à Akid Lotfi, les 123 concessionnaires privés chargés de la collecte des ordures ménagères sont revenus, hier, à la charge.

Une trentaine se sont rassemblés devant le Secrétariat général de l'APC d'Oran sis au 42 rue Larbi Ben Mhidi en plein cœur de la ville pour exiger leur paiement. Les promesses non tenues des responsables locaux pour la régularisation de leur situation sont à l'origine de ce malaise. Selon leurs représentants, on apprend que la situation ne cesse de se dégrader, ce qui a contraint le collectif à recourir à ce mouvement de protestation. Les contestataires n'ont toujours pas perçu les 6 mois de salaire de l'année 2014, les 9 mois de l'année 2015, les arriérés de l'année 2017 et les deux mois de l'année 2018, de quoi s'inquiéter sur leur devenir, explique l'un d'entre eux. «Nous n'avons signé aucune offre de service ODS», ont-ils signalé. Tout en dénonçant leur calvaire, le collectif se dit livré à lui-même, puisque depuis 2014 c'est toujours le même parcours du combattant et les mêmes promesses qui sont données aux acquéreurs de camions.

En exigeant la satisfaction totale de leurs doléances, les protestataires réclament également la régularisation de leur situation notamment en ce qui concerne le plan de charge, en plus du versement de leurs arriérés. Pour afficher leur mécontentement et leur désespoir, les protestataires avaient immobilisé leurs camions le long de la rue Larbi Ben M'hidi. Ils veulent surtout amener les responsables à se pencher sérieusement sur leur cas. «Nous avons déposé nos dossiers et avons rempli toutes les formalités administratives pour que nous soyons payés, mais en vain», déplorent-ils.

Par ailleurs, pour faciliter la fluidité de la circulation et calmer les esprits, un important cordon sécuritaire a été déployé par les forces de l'ordre. Quelques instants, un groupe de protestataires a été reçu par le directeur de la division de l'hygiène et de l'assainissement -DHA- d'Oran, nouvellement installé. Celui-ci s'est engagé à satisfaire les revendications des contestataires et les rassure de la décision prise, à savoir le versement à partir de ce mois de février de quatre mois d'arriérés de salaires. Autrement dit, chaque mois il sera versé quatre mois d'arriérés, jusqu'à la régularisation de la situation. Ainsi, face aux engagements du responsable de la DHA, le collectif a décidé de poursuivre sa grève illimitée et a désigné une délégation qui se rendra cette semaine à Alger, au ministère de l'Intérieur, afin de trouver une solution définitive à ces problèmes. Rappelons que lors du dernier mouvement de protestation, les grévistes avaient interpellé le wali d'Oran pour intervenir dans ce dossier qui pénalise des entreprises créées dans le cadre de l'ANSEJ et qui risquent tout simplement de déclarer faillite faute de paiement.

En août dernier, un autre mouvement a été déclenché par le collectif pour réclamer son argent. La grève n'a pas été sans conséquences sur le cadre de vie des habitants. Des tonnes d'ordures ménagères jonchaient le sol à cause de ce mouvement de protestation qui est intervenu en pleine saison estivale marquée par de fortes chaleurs et un afflux considérable de vacanciers. Ils ont finalement eu droit au versement de leurs dus de l'année 2016. En attendant, les concessionnaires privés de la collecte des déchets ménagers poursuivent la grève tout en observant un service minimum : seulement 30 camions assurent la collecte des ordures ménagères.