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Algérie-France- Medef : «Nous voulons du concret»

par Z. Mehdaoui

Le président du MEDEF, Pierre Gattaz, a affirmé, hier, que les entreprises de son pays, venues avec lui pour participer à la rencontre d'affaires organisée par le Frum des chefs d'entreprises (FCE) sont venues pour «chercher du concret». «Nous voulons du concret», a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé à l'occasion du Forum algéro-français, organisé par le FCE à l'hôtel El Aurassi, à Alger.

Le patron du MEDEF n'a, toutefois, pas tari d'éloges à l'égard de l'Algérie et de ses potentialités économiques. Il soulignera, à ce sujet, que son organisation accorde une attention particulière à la coopération avec l'Algérie, dans tous les secteurs d'activités.

La participation du MEDEF à cette rencontre, qualifiée par ailleurs, «d'extrêmement importante», vise, selon Pierre Gattaz, trois actions, à savoir : la valorisation des talents, le renforcement des relations qui existent déjà et enfin donner la priorité à la jeunesse, en matière de création d'entreprises et d'emplois entre les deux pays.

Le MEDEF, toujours selon son patron, n'est pas venu pour quelques semaines mais veut tracer des objectifs avec les partenaires algériens sur une période qui pourrait s'étaler jusqu'à 30 années. «Nous voulons bâtir des partenariats durables entre nos deux pays» a déclaré Pierre Gattaz, qui était accompagné à l'occasion de ce forum de pas moins de 50 entreprises, représentant la quasi-totalité des secteurs d'activité.

«Nous voulons bâtir, dans la durée, un partenariat gagnant-gagnant», a ajouté M. Gattaz qui souligne que cela passe inéluctablement par le renforcement du secteur privé, notamment en Algérie.

«Alliance stratégique avec la France»

Le président du Forum des chefs d'entreprises, Ali Haddad, prône, pour sa part, une alliance stratégique avec les partenaires français.

«Nous voulons une alliance stratégique avec la France» a t-il déclaré en soulignant que l'Algérie attend beaucoup du conseil d'affaires algéro-francais dont l'acte de naissance a été signé hier, à l'hôtel El Aurassi, entre le FCE et le MEDEF.

Ce conseil vise, par ailleurs, à mobiliser les entreprises des deux pays pour fonder de nouveaux partenariats et de favoriser ainsi la promotion des relations économiques, commerciales et industrielles entre l'Algérie et la France.

En tous les cas, Ali Haddad avoue clairement que les relations entre les deux pays n'on jamais été aussi intenses que sous l'ère du Président Bouteflika.

«La mise en place du comité intergouvernemental de haut niveau et l'installation du comité économique franco-algérien ont traduit les orientations stratégiques des chefs d'Etat des deux pays, en actions concrètes et en partenariat entre nos institutions et entre les entreprises algériennes et françaises» a déclaré Ali Haddad qui pense que les deux parties, avec la création du conseil vont atteindre, réellement, un partenariat d'exception, dans tous les domaines.

«Ce conseil d'affaire impulsera des partenariats sectoriels ciblés entre les entreprises algériennes et françaises, dans des secteurs pointus pour la création de filières technologiques et industrielles», a fait savoir le patron du FCE qui compte en outre associer la diaspora algérienne établie en France notamment, pour améliorer, qualitativement et quantitativement, le partenariat entre les entreprises des deux pays. Plus loin, Ali Haddad, soutiendra que la coopération entre les deux pays peut être sujette, cependant, à des malentendus. «La France souhaite renouer avec la performance, la croissance, l'innovation pour promouvoir ses exportations, et l'Algérie aspire, quant à elle, à diversifier son économie et à construire un appareil productif compétitif» dira M Haddad qui souhaite trouver avec les Français des «solutions pour concilier les deux objectifs économiques».

Pour y arriver, le patron du FCE conseille de transcender l'aspect commercial et favoriser l'investissement productif, le transfert de technologie et de savoir-faire ainsi que la réalisation de pôles de compétitivité et de centre d'excellence.

«Je peux vous dire, sans aucune exagération, qu'une alliance stratégique entre l'Algérie et la France pourrait être le socle d'une coopération Nord-Sud plus fructueuse» dira encore Haddad qui soutient que ce qui est en train d'être façonné aujourd'hui se projettera jusqu'en 2030.