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Observée à l'appel du CNAPESTE: La justice déclare «illégale» la grève des enseignants

par M. Aziza

La grève illimitée enclenchée depuis hier à laquelle a appelé le CNAPESTE, paralysant beaucoup plus les lycées, a été déclarée «illégale» par la justice. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé hier la ministre de la l'Education nationale, Nouria Benghabrit, à partir de Ghardaïa.

Nouria Benghabrit a affirmé en outre que la justice a ordonné la reprise du travail du personnel gréviste. Dans le cas contraire, l'administration fera appel aux remplaçants. Elle mettra en garde ceux qui s'opposent à ce remplacement, se référant ainsi à la décision de justice.

Pour la ministre, cette grève est illégale. «La Constitution accorde le droit de grève aux travailleurs, mais non pas dans l'absolu. Il n'y a pas de grève illimitée», dira-t-elle en précisant que des mises en demeure vont être adressées aux enseignants qui refusent de reprendre le service. Elles seront suivies par la désignation d'un remplaçant d'office.

La ministre a affirmé qu'elle a exigé la suspension de la grève pour pouvoir négocier avec le bureau national du Cnapeste, mais sans suite, atteste-t-elle.

Elle a expliqué dans le détail qu'elle avait reçu la veille de la grève le coordonnateur national du syndicat, Salim Oualha, et lui a demandé de suspendre le débrayage ne serait-ce que jusqu'à la fin des négociations. Mais, selon ses dires, il l'informe que, selon le règlement intérieur du syndicat, il est dans l'incapacité de prendre une telle décision sans consulter la base.

Ce qui a poussé, selon Nouria Benghabrit, au dépôt de plainte contre les grévistes pour l'illégalité de la grève.

Ahmed Khaled, le président de l'Association nationale des parents d'élèves, a qualifié cette situation de «préoccupante qui mettra à coup sûr en péril le niveau de nos élèves, notamment ceux qui préparent les examens de fin de l'année».

L'Union des parents d'élèves dit qu'elle est carrément contre la grève quels que soient ses motifs, car si l'enseignant reprendra le travail sans aucun problème, les élèves seront toujours confrontés à la difficulté de rattraper les cours perdus après chaque mouvement de grève.

Ahmed Khaled ira plus loin en affirmant que ces grèves à répétition sont illégales vis-à-vis de la loi et que le droit de l'enfant à l'éducation et la scolarisation précède le droit de grève de l'enseignant.

Des échos font état d'un taux de suivi important de la grève avec un degré élevé dans les lycées et à un degré moindre dans les écoles primaires.

Nos maintes tentatives de contacter les initiateurs de la grève, membres de syndicats, pour avoir le taux de suivi de la grève, sont restés vaines.

Notons que Nouria Benghabrit a affirmé que le taux de suivi au premier jour de la grève est faible, sans donner de chiffres.