Après
un répit de quelques semaines, le danger des chiens errants refait surface dans
plusieurs quartiers de la ville, à l'instar de Maraval et Yaghmoracen.
Plusieurs hordes de chiens déambulent dans les quartiers, depuis quelques
jours, à la recherche de nourriture dans les poubelles. Ces meutes, qui jadis
ne sortaient que la nuit, s'aventurent de plus en plus dans le tissu urbain en
plein jour. Cette situation commence à inquiéter au plus fort les riverains.
Pas
plus tard qu'hier, près du CEM Yaghmoracen, une meute
composée d'une dizaine d'animaux a créé une panique indescriptible le matin.
Pour les élèves qui allaient à leur établissement scolaire ou certains
travailleurs, ce fut la douche froide. Les chiens devenus subitement plus
menaçants commençaient à aboyer très fort sur les passants et couraient
derrière les voitures. Certains d'entre eux sont carrément entrés dans la cité
des enseignants. D'autres chiens se sont rassemblés devant l'école primaire de Yaghmoracen. Effrayés, les écoliers couraient dans tous les
sens. Souvent en horde, ces chiens viennent, on ne sait d'où, dans ces
quartiers, dans la matinée et la nuit et occupent des abris isolés, voire des
cages d'escalier dont les portes d'entrée sont restées grandes ouvertes. La
nuit, les aboiements se font stridents et intermittents. Des riverains, qui se
rendent aux aurores à la mosquée munis de bâtons, nous ont raconté que ces
bêtes affamées n'ont même plus peur des jets de pierre. En dépit des appels
incessants dénonçant le danger des chiens errants, les habitants des cités
périphériques et autres banlieues de la commune d'Oran font toujours face à ce
phénomène qui va en s'amplifiant. Près de 4.000 cas de morsures sont recensés
par la direction de la santé chaque année. Le chien est l'animal le plus
incriminé. Les enfants de 3 à 15 ans en sont les plus touchés, avec un pic
parmi les moins de 5 ans. Pour ce qui est de la répartition des cas, et comme
chaque année, la commune d'Oran détient la palme d'or avec près de 50% des cas.
Durant la période allant du mois d'août au mois d'octobre, 48 opérations de
capture et d'abattage de chiens ont été effectuées à Oran. Ces opérations se
sont soldées par l'abattage de 724 animaux errants dont 14 sangliers, selon un
bilan communiqué par la wilaya. Les rares camions de capture de chiens et la
seule fourrière qui existe à Oran ne peuvent plus faire face au danger. Les
citoyens manquent de civisme et jettent leurs ordures n'importe où. Une
enveloppe budgétaire de près de 500 millions de centimes est débloquée chaque
année par la DSP dans le cadre du programme de la lutte antirabique. Un budget
qui pourrait être injecté dans d'autres projets de développement du secteur et
de l'amélioration des prestations au niveau des structures de santé, si le
problème des animaux errants a été sérieusement pris en charge.