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Violence dans les stades: Une thérapie de choc est indispensable

par M. Zeggai

La bête immonde a de nouveau frappé dans différents stades de football qui n'ont pas été épargnés par le phénomène de la violence, laquelle prend des proportions inquiétantes, même alarmantes alors qu'on n'est qu'à la fin de la phase aller du championnat. A Béchar, lors du match JSS - MCA, des affrontements ont eu lieu entre les supporters des deux équipes, un comportement qui n'honore guère l'histoire des deux clubs alors qu'il ne s'agit là que d'un simple match de football. Avant-hier, au stade Omar Hamadi, le match PAC - CSC a connu une fin houleuse avec, à la clé, l'arrestation de l'entraîneur des gardiens de but du CSC par les services de sécurité avant d'être relâché. Une attitude regrettable de la part d'un éducateur censé donner l'exemple. La colère des dirigeants du CSC envers l'arbitre a provoqué la pagaille au point où le match a connu une véritable confusion. Aussi, à Ouargla, la rencontre CR Beni Thour - RC Arba a connu des dépassements graves. Selon notre source, les trois arbitres initialement désignés, Benyahia, Hamlaoui et Himri, ont été agressés après l'envahissement du terrain par des supporters locaux en fin de partie. Aussi, le match MC Mekhedma - CR Village Moussa n'a pas été épargné par la violence. L'arbitre-assistant Triki, selon nos informations, a échappé à la mort après avoir été poursuivi par des supporters locaux sur l'aire de jeu. Plus grave encore, on déplore un mort et une cinquantaine de blessés lors de la rencontre CR Aïn Kebira - WR Aïn Touila (Division d'Honneur de la Ligue de Sétif). En effet, cette partie a connu une fin dramatique avec le décès d'un jeune supporter, mortellement poignardé, selon les informations relayées par les correspondants des organes de presse présents sur place. Cela s'est passé lors d'un derby ayant mis aux prises deux équipes voisines puisqu'un seul kilomètre sépare les deux villages. L'arbitre fut contraint d'interrompre le match à la 55ème minute en raison des lancers de fumigènes entre les deux galeries, ce qui a créé une panique qui s'est achevée par l'envahissement du terrain par les supporters des deux équipes. Les quelques éléments de la sécurité sur place furent dépassés par la tournure des évènements. A l'extérieur du stade, une bagarre générale a éclaté entre les deux galeries dans un climat hostile. Malgré l'intervention de la police, le drame n'a pu être évité avec la mort de ce jeune supporter de l'équipe d'Aïn Touila, âgé d'à peine 25 ans. Cette situation a fait réagir la FAF qui a décidé d'ouvrir une enquête en diligentant une commission qui se trouve déjà sur place à Sétif pour entamer son travail. Bahloul et Ghouti vont coordonner le travail avec le président de la Ligue de Sétif, Koussa, afin de faire toute la lumière sur ce dossier. Pour tirer la sonnette d'alarme devant ces graves incidents d'Aïn Kebira, la Ligue en question a décidé de suspendre le championnat jusqu'à la fin de ce mois. Ce qui permettra à la commission de la FAF de mener son enquête dans les meilleures conditions possibles. Cela nous amène à dire que la violence dans nos stades est allée crescendo pour offrir un spectacle des plus désolants. Et les bilans de ces dépassements auraient été plus lourds n'était-ce l'intervention énergique et rapide des forces de l'ordre pour mettre fin à ces débordements qui commencent à prendre une tournure inquiétante. Les acteurs de notre football sont dans l'obligation de réagir et trouver les solutions urgentes pour endiguer ce phénomène. La première action consiste, à notre avis, d'interdire toute déclaration incendiaire de certains responsables de clubs. Ces derniers utilisent une certaine presse pour éviter la grogne de la rue dans les échecs, une manière de dégager leur responsabilité. Ces mêmes dirigeants utilisent tous les moyens sans se soucier des répercussions afin de préserver leurs intérêts. En somme, le football algérien est réellement en danger. Pour preuve, nos stades de football sont devenus le temps d'un match un lieu de drames. Ce qui s'est produit ici et là est franchement inadmissible. L'Etat algérien, par le biais de ses institutions, est interpellé afin d'éviter d'autres dérives encore plus graves.