Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les paiements électroniques ne font toujours pas recette: Les Algériens préfèrent le cash

par Yazid Alilat

C'est connu, les Algériens ne sont pas très familiers avec les paiements par carte bancaire ou postale pour des transactions commerciales, ou de paiement par Internet. Plus de 5 millions de cartes CIB sont en circulation en Algérie, mais seulement 10% servent aux retraits d'argent, et moins de 1% pour les transactions commerciales. Une situation, cependant, qui est en train de s'améliorer, progressivement, estime Abdelmadjid Messaoudène, administrateur génie monétique au Groupement d'Intérêt économique (GIE), mis en place en 2014 par l'ABEF (Association des banques et établissements financiers).

Il a expliqué, hier mardi, à la Radio nationale, face au retard dans l'introduction et l'exploitation des cartes bancaires pour les opérations et transactions commerciales que « nous sommes en phase de transition du paiement par cash à la carte électronique. » « On constate, jour après jour, l'évolution des paiements par carte, et des retraits. Beaucoup d'opérations se font par cartes magnétiques et les citoyens ont adopté ce mode de paiement », a-t-il dit. Pour les transactions commerciales et de paiement via Internet, « nous avons dépassé le cap des 100.000 transactions, en une année. Ce n'est pas important, mais pour 18 webmarchands en ligne, c'est important ».

Le cash continue à être privilégié dans les transactions commerciales. Pour les paiements par carte auprès des structures commerciales, à travers les TPE (terminaux de paiement électronique), « on est à 90.000 opérations pour l'année 2017, mais uniquement pour les 12.000 TPE existants »', ajoute M. Messaoudène, qui estime, là également, que « c'est n'est pas important. Mais avec les lois de Finances 2018 et sur le commerce électronique, on est sûr que cela va évoluer ». Selon M. Messaoudène, « la monétique a beaucoup d'avantage, car elle sécurise les fonds des particuliers et des modes de paiements, assurent un gain de temps. Cela va amener les citoyens à utiliser la carte électronique et aller vers la transparence des paiements ». Sur la sécurité des transactions commerciales par carte CIB, il a rassuré que « toute la plate-forme utilisée sur les réseaux CIB des banques est sécurisée, et elle est aux standards internationaux ».

Pour lui, « il n'y a pas de risque de piratage. On met à niveau nos systèmes aux standards internationaux, et là il est très difficile d'arriver à un piratage des données ». « La Satim va avoir la certification internationale, et elle aura le même niveau de sécurité que les opérateurs étrangers, et peut émettre des cartes sécurisées comme celles de ?Visa' ou ?Mastercard' ». Quant aux paiements par Internet, il a souligné que cela a débuté, et que « tout se passe normalement. Il n'y a pas de problème particulier ». Auparavant, il fallait « assurer la sécurité des opérations », précise-t-il.

D'autre part, M. Messaoudène pense que les transactions commerciales électroniques, soit par Internet ou par TPE vont s'accélérer, en 2018, en particulier après l'adoption de la loi de Finances 2018, qui oblige les grands commerçants à donner la possibilité à leurs clients de payer par carte bancaire, et donc disposer de terminaux de paiements. « L'année 2018 sera l'année de l'utilisation de la carte CIB. Tout est là pour la généraliser, et tous les acteurs sont prêts pour cela », a affirmé M. Messaoudène, selon lequel « le citoyen doit, aujourd'hui, payer par carte et doit être convaincu par ce type de paiement. » Pour autant, à l'heure actuelle, il n'y a, sur tout le territoire national, que12.000 TPE. « C'est très peu, car on doit aller vers les 1,5 million de TPE pour développer ce mode de paiement, qui reste, encore, en retard en Algérie ».