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Enquête sur «la mort» de quatre adolescents: Le «défi de la baleine bleue», le jeu qui tue

par M. Aziza

Pas moins de quatre adolescents, deux de la wilaya de Sétif et deux autres de celle de Bejaia, se sont donnés, la mort au cours de ces derniers jours. Il ressort que ces jeunes adolescents sont tombés dans les mailles du « défi de la baleine bleue». Un jeu morbide, en ligne, qui demande à sa cible, généralement des enfants ou des adolescents d'accomplir, cinquante défis jusqu'à arriver au suicide. A la lumière de ces faits «choquants», la direction de la Sûreté nationale a organisé une conférence de presse, hier, sur les dangers du ?Web' sur nos enfants et sur la mauvaise utilisation d'Internet, à l'École supérieure de police Ali-Tounsi de Châteauneuf, à Alger. Le commissaire principal, Saïd Bachir, chef de service central de la lutte contre les crimes liés aux technologies de l'information et de la communication, à la Sûreté nationale, a affirmé que des enquêtes ont été diligentées par les services de police sur les cas de «mort» de ces adolescents. Il dira qu'à ce stade, il n'est pas possible d'affirmer qu'il s'agit d'un «suicide» et ce, jusqu'à la fin de l'enquête. Le conférencier a précisé que l'enquête est toujours en cours, s'abstenant de donner plus de détails Mais, pour le commissaire, il est primordial, aujourd'hui, de sensibiliser davantage les parents et les enfants eux-mêmes sur le danger du ?Web'. Il a affirmé qu'hier, une campagne de sensibilisation a été lancée, dans l'ensemble des établissements scolaires, à travers le pays, sur la base d'un accord signé entre le ministère de l'Education et la Sûreté nationale. Pour le commissaire de police, la prévention et le contrôle parental sont la seule arme qui peut protéger nos enfants de ces jeux morbides et de la cybercriminalité. Car dit-il, que plusieurs pays qui ont déjà tenté de bloquer des sites ou des pages sur les réseaux sociaux, ne sont pas arrivés à dissuader «ces criminels». Il précise que si on bloque un site ou une page, des milliers d'autres sites et de pages seront créés. Le commissaire a souligné qu'il est, encore, difficile d'identifier les créateurs de ce jeu, du fait que les adolescents ou les enfants qui s'inscrivent sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, discutent avec l'administrateur en messages privés. Se voulant plus précis, le commissaire Bachir a affirmé que la Sûreté nationale ne demande pas de cesser d'utiliser Internet ou les réseaux sociaux, mais tout simplement, d'être vigilant car, dit-il, ce qui apparaît aux parents comme un simple jeu ou une simple discussion est parfois très dangereux pour l'adulte et beaucoup plus pour les enfants. Le conférencier a précisé que les dangers du ?Web' qui guettent nos enfants ne se rapportent pas, uniquement, à ce jeu, mais il existe d'autres menaces. Il dira que, parfois, l'enfant est victime de cyber-crimes, mais il est parfois l'auteur de cybercriminalité, sans qu'il le sache. Il a précisé que 1.500 affaires liées à la cybercriminalité ont été enregistrées par les services de la police du 1er janvier au 31 octobre 2017, contre 1.055 en 2016. Ces affaires concernent la violence, le chantage, le piratage des sites, les affaires d'arnaque, les atteintes à la vie privée, et les escroqueries. Et d'affirmer que le chantage à la vidéo s'est développé avec la multiplication des réseaux sociaux dont Facebook, ces derniers temps. Le commissaire de police a affirmé qu'il y a eu, tout de même, une certaine prise de conscience, car le nombre de mineurs impliqués dans le piratage et la cybercriminalité est passé de 104 mineurs, en 2016, à 54 mineurs, seulement, en 2017. Il en est de même pour les mineurs victimes de cybercriminalité, dont le nombre est passé de 138 victimes à 95 en 2016, à 54 victimes en 2017.