L'industrie
algérienne ne peut se développer sans certains paramètres, dont la stabilité du
cours du dinar et des lois régissant les secteurs de l'Industrie et du
Commerce, a estimé, hier dimanche, le président de la Fédération de l'agroalimentaire,
Abdelouahab Ziani.
Il a
expliqué à la radio nationale que l'industrie en Algérie, et donc l'entreprise,
ne peut se développer et créer de la richesse sans ?'stabilité''. ?'Il faut une
stabilité, la sécurité et une confiance entre les opérateurs et les
autorités'', a-t-il dit. Il a ajouté que pour les opérateurs, ?'on a besoin de
réconfort et de stabilité des lois, et une stabilité du glissement du dinar,
car on importe des matières premières et on ne sait plus comment agir par
rapport aux prix''. Pour M. Ziani, il faut par
ailleurs ?'une stabilité sur cinq ans pour avoir au moins une vision futuriste
pour construire le pays''. Pour le président de la Fédération de l'industrie
agroalimentaire, ?'l'essentiel aujourd'hui est de sauver les entreprises et la
production. Nous sommes en pleine crise, mais on peut renverser la situation en
faisant confiance à l'entreprise algérienne''. Il estime ainsi que l'année 2018
?'peut être celle de l'attraction pour les IDE dans la région, mais il nous
faut l'accompagnement'' de l'Etat. Selon M. Ziani,
?'les gens qui dirigent le pays ne connaissent pas le tissu industriel
existant, les autorités doivent savoir qu'il y a des industries de pointe qui
méritent d'être boostées, et on a besoin de postes pour l'exportation''. Par
ailleurs, sur la situation des entreprises algériennes, il a affirmé que ?'les
importations ont massacré l'industrie algérienne. Aujourd'hui, on est en train
de reconstruire ces industries agroalimentaires, qui produisent des produits de
bonne qualité''. Pour lui, ?'il y a énormément de produits où on est
autosuffisants, en biscuits, en pâtes''. Une situation qui l'amène à mettre en
garde contre le ?'tout importations». ?'Il ne faut pas importer n'importe quoi
et casser la production nationale'', estime-t-il, car ?'sur les prix, nous
sommes très compétitifs par rapport aux produits étrangers''. M. Ziani va plus loin, affirmant que les exportations de la
production nationale ne peuvent être rentables que s'il y a une flotte maritime
nationale. Car, ?'pour relancer l'industrie, il faut une flotte pour exporter
vers les pays africains (Cedeao) ou vers l'Europe,
afin de faire des économies d'échelle'', a-t-il dit. Pour M. Ziani, ?'il faut aller de l'avant, libérer l'entreprise et
le marché, et non pas tout refaire à chaque fois qu'il y a un changement de
gouvernement. Il faut faire la part des choses, notamment contre ces systèmes
qui n'ont mené nulle part''. Revenant sur la parité actuelle du dinar par
rapport aux principales devises, dollar et euro notamment, M. Ziani estime que l'actuelle valeur de la monnaie nationale
?'est un problème''. ?'Et plus le dinar baisse, plus les produits seront plus
chers. Il faut donc, suggère-t-il, lui redonner sa valeur, on ne peut le
laisser comme cela''. ?'Là, on ne devient plus crédibles en laissant le dinar
baisser. Il faut arrêter cette hémorragie'' du dinar, a-t-il souligné. Selon
lui, ?'le glissement du dinar a déstructuré les entreprises avec la perte de
change. Et cela a tué les entreprises, et donc, il faut stabiliser au moins la
monnaie''. Par ailleurs, pour la protection de la production nationale contre
les importations, M. Ziani est favorable à
l'instauration de contingents. ?'Le problème est le manque de communication
entre les ministères du Commerce et de l'Industrie et les opérateurs pour ne
pas faire l'amalgame entre les produits réalisés ici (en Algérie) et ceux
importés, et donc, ne faire des contingents que sur les produits qui le
méritent'', explique M. Ziani. Enfin, sur la liste
des produits qui doivent faire l'objet de contingents pour 2018, il a estimé
que ?'nous sommes déjà en retard par rapport à la préparation de la liste de
ces produits à soumettre aux contingents''. Et si cela ne se fera pas à temps,
?'ce sera le prix du container (plus de 2.000 dollars pour le transport) qui
fera la différence entre le produit fait localement et celui importé''.