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Tlemcen: L'eau, un casse-tête

par Khaled Boumediene

Pour faire face aux déficits hydriques sévères et les sécheresses plus fréquentes du fait du changement climatique, un important programme de réhabilitation et de modernisation des infrastructures d'irrigation a été mis en œuvre ces dernières années dans la wilaya de Tlemcen. Ce programme qui vise la réduction des pertes d'eau au niveau des réseaux d'irrigation concerne aussi bien les périmètres de grande hydraulique que les périmètres de petite et moyenne hydrauliques. En outre, des centaines d'hectares dans les périmètres de grande irrigation à Maghnia et Hennaya ont bénéficié d'opérations de réhabilitation totale ou partielle de leurs infrastructures hydro-agricoles. Dans les périmètres de petite et moyenne hydrauliques, de nombreuses opérations de réhabilitation ont été entreprises. Cependant, l'implication et la responsabilisation effective des agriculteurs usagers de l'eau d'irrigation dans la gestion des ressources et des équipements qui les concernent, sont des conditions essentielles pour la réussite des programmes d'amélioration du service de l'eau et de l'économie en eau. Cette implication nécessite l'organisation des usagers en associations. Comment inciter les agriculteurs et les exploitations agricoles à un usage efficient et productif de l'eau ? Quel rôle doivent jouer les associations dans les périmètres d'irrigation ? Quelle stratégie ou plan d'action à établir à long terme pour la mise en œuvre de la gestion participative en irrigation ? Quels sont les objectifs à fixer dans les périmètres d'irrigation ? Quelle promotion pour la gestion participative en irrigation ? Quelle tarification doit-on fixer à l'eau dans les périmètres d'irrigation ? Quels types de partenariats adopter pour l'établissement des programmes de réhabilitation et de maintenance des équipements et la distribution de l'eau d'irrigation ? Quelles sont les techniques modernes d'irrigation à adopter ? Quel rôle pour l'énergie solaire dans l'irrigation par pompage de l'eau ? Toutes ces questions ont été largement abordées par le directeur de général de l'AGIRE, M. Deramchi, le directeur de l'ABH-OCC, N. Boukhari, le directeur des Ressources en eau de la wilaya de Tlemcen, Abdelkader Meksi, le directeur régional de l'ONA, A. Fasla, le directeur régional de l'ONID, F. Boubekeur, le président de l'association des irrigants, Selmane Lablack, ainsi que de nombreux agriculteurs de la wilaya qui ont pris part à la journée technique organisée, jeudi dernier,sous le thème : «L'économie de l'eau et sa valorisation pour l'agriculture» par l'agence de bassin hydrographique de l'Oranie (Chott Chergui), au siège de la Chambre d'agriculture de Saf-Saf (Commune de Chetouane). Dans son intervention, le directeur des Ressources en eau de Tlemcen a insisté sur la situation des stations d'épuration qui fonctionnent en deçà de leurs capacités, proposant comme solution la modernisation de leurs équipements : «A titre d'exemple, la station de Maghnia qui a une capacité de traitement de 50.000 m3/j ne traite que 20.000 m3/j et chaque jour, elle perd 1.000 m3. La même chose pour la STEP de Tlemcen qui doit traiter quelque 30.000 m3/j ne fournit aujourd'hui que 15.000 m3/j», a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «L'économie d'eau est désormais un axe incontournable de la nouvelle politique de l'eau de notre pays pour faire face à la situation des ressources hydriques qui ne cesse de s'aggraver. La modernisation de l'agriculture irriguée est stratégique pour relever le défi d'une agriculture qui produit plus et mieux avec moins d'eau et de façon durable. C'est une voie incontournable pour faire face à la raréfaction croissante des ressources en eau, répondre aux besoins alimentaires croissants d'une population de plus en plus exigeante, concilier l'agriculture avec son environnement, améliorer la résilience de l'agriculture aux changements climatiques et intégrer l'agriculture au marché intérieur et extérieur».