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Ils ne donnent pas le «bon» exemple en matière de vaccination: Près de 80% du personnel médical boudent le vaccin antigrippal

par S. M.

Le personnel de la Santé publique ne donne pas le «bon» exemple en matière de vaccination préventive contre la grippe saisonnière. Alors que les professionnels de la Santé publique sont, particulièrement, exposés au virus de la grippe, seuls 21% des médecins et infirmiers se sont immunisés, depuis le lancement de la campagne de vaccination.

«Sur les 20.000 doses consacrées, cette année, pour les professionnels de la Santé publique, à Oran, nous avons consommé uniquement 4.800 doses. Une bonne partie des 22.000 travailleurs de la Santé publique boude le vaccin antigrippal. Nous avons, toutefois, réussi à immuniser 80% du personnel médical, hautement, exposé qui exerce dans les services des urgences, de l'oncologie et de l'hémodialyse», confie une source autorisée à la direction de la Santé et de la Population. Le personnel médical redoute des effets secondaires du vaccin. Des médecins estiment que le rapport bénéfice/risques ne penche pas du côté de la vaccination préventive contre la grippe saisonnière. Les autorités sanitaires ont réceptionné, au total, 92.000 doses de vaccin antigrippal pour immuniser les sujets à risque (personnes âgées de 65 ans et plus, enfants en bas-âge, femmes enceintes et les personnes de tout âge présentant certaines affections telles que des maladies chroniques, qu'elles soient cardiaques, pulmonaires, rénales, hépatiques, sanguines ou métaboliques comme le diabète, ou un affaiblissement du système immunitaire).

La campagne de vaccination avait été entamée le 15 octobre dernier dans les établissements de proximité de la Santé publique (EPSP) dans la wilaya d'Oran. La vaccination est gratuite pour les personnes vulnérables après examen médical dans les EPSP. La campagne concerne les enfants âgés entre 6 mois et 2 ans, ainsi que les personnes adultes hospitalisées ou suivies en consultations spécialisées ou présentant un certificat médical attestant une pathologie chronique.

La grippe saisonnière, mal traitée, débouche souvent sur d'autres complications. Problèmes d'allergie, problèmes respiratoires?qui peuvent se transformer en maladies chroniques, contraignantes, angoissantes mais aussi onéreuses. Ce n'est pas la première fois que ce vaccin est boudé par les professionnels de la santé.

En 2009, près de 90% du personnel médical de la Santé publique avait boycotté la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière et ce, en dépit des assurances des responsables du programme de lutte et de prévention contre la grippe saisonnière, chapeauté par le groupe régional de l'observation de la grippe (GROG), rappelle-t-on.

Les médecins d'Oran ne sont pas les seuls à refuser d'être immunisés contre la grippe. Des médecins et des infirmiers de nombreux pays en Europe et en Asie ne veulent plus de ces vaccins. Les assurances de l'OMS et de l'Agence Européenne du médicament n'ont pas réussi à rassurer le personnel médical, à travers le monde. Selon les autorités sanitaires, la vaccination demeure un moyen efficace de protection contre la grippe saisonnière et surtout pour les personnes à risques, comme les personnes âgées et les malades chroniques.