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Constantine - Quand les taxieurs clandestins lèvent le pied: La nouvelle ville Ali Mendjeli paralysée

par Abdelkrim Zerzouri

Les habitants de la nouvelle ville Ali Mendjeli ont été surpris de bon matin, hier, par la perturbation du transport qui a touché pratiquement toutes les destinations, d'habitude régulièrement desservies, non sans grande peine pour les usagers, par les bus, les taxis services et les taxis clandestins. Et, hier, justement, ces derniers, en l'occurrence les taxis clandestins, ou les fraudeurs comme on les appelle, qui participent à hauteur d'un taux de 50%, si ce n'est plus, dans le transport des usagers vers toutes les destinations, particulièrement des lignes non desservies par les taxieurs réguliers, ont décidé de «lever le pied» face à la pression exercée à leur encontre par les services de sécurité. «On ne peut plus s'arrêter dans nos habituels lieux de ramassage des clients, on est pourchassés comme des voleurs à longueur de journée, pourtant notre activité, aussi irrégulière soit-elle, apporte un plus au service public des transports», clame un taxieur clandestin assurant généralement la ligne nouvelle ville Ali Mendjeli-Zouaghi, une ligne desservie exclusivement par les clandestins. Du coup, des dizaines d'usagers qui avaient l'habitude de rejoindre la station du tramway à partir de la nouvelle ville Ali Mendjeli ont été bloqués, en l'absence des taxieurs clandestins.      Ces derniers se sont regroupés (sans leurs véhicules) au même endroit où ils prenaient leur clientèle, mais sans leurs véhicules. «Nous sommes en grève, s'excusaient-ils auprès des usagers». «Parce qu'il est impossible de bouger sans se faire verbaliser par les policiers», explique un autre clandestin. La plupart des usagers ont finalement opté pour les bus qui passent par Zouaghi, d'autres iront grossir la chaîne des usagers en attente d'un hypothétique taxi service assurant la liaison Ali Mendjeli-Constantine, qui passe également par Zouaghi.

Les taxis services réguliers ne peuvent pas répondre à la forte demande des clients de la nouvelle ville Ali Mendjeli, fait-on constater dans ce sillage.

En effet, toutes les stations des taxis réguliers étaient submergées par une importante foule d'usagers. Il faut passer entre 15 et 30 minutes pour arriver à la tête de la chaîne et prendre le tour pour une place dans un taxi service, c'est insupportable, pestaient les clients. Là au moins on est servi malgré la longue attente, car les usagers d'autres destinations n'ont aucune possibilité de se déplacer sans les services offerts par les taxis clandestins.

Dans ce contexte, on citera les destinations de la cité Daksi Abdesselem, Zouaghi Aïn S'mara et toutes les lignes intra-muros de la nouvelle ville Ali Mendjeli, reliant les UV 16, 17, 18, 19 et 20 au centre de l'agglomération, d'où ils peuvent prendre leur correspondance. Un nombre important de lignes exclusivement desservies par les taxieurs clandestins.

Hier, des policiers ont été contraints d'aller «réquisitionner» des taxieurs réguliers pour assurer le transport vers les UV indiquées. Mais, cela ne constitue pas une solution sérieuse. Les taxis réguliers, qui se plaignant de la «concurrence déloyale» des clandestins, doivent assurer le transport sur les lignes mal desservies pour certaines et désertées pour d'autres, ou se taire, estiment des habitants de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Les fraudeurs, quant à eux, tiennent à préciser qu'il leur tient à cœur de travailler dans la légalité, mais il est quasiment impossible d'obtenir une licence ou un document administratif d'autorisation d'exploitation, se désolent-ils. «Nous sommes prêts à payer les charges qui découlent de cette autorisation d'exploitation, pourvu qu'on trouve une solution pour le grand bien des usagers et des transporteurs qui exerceront dans ce cas de figure leurs activités en toute légalité», déclarent-ils. «Tout le monde sortira gagnant, on ne comprend pas pourquoi cette autorisation d'exploitation n'est pas appliquée à Constantine, contrairement à d'autres wilayas», s'interroge-t-on. Pour les usagers qui ont souffert hier pour rejoindre leurs lieux de travail à la suite de cet «arrêt de travail» des fraudeurs, «les autorités compétentes qui empêchent les clandestins d'activer dans ce créneau sont dans l'obligation de garantir le transport aux citoyens, sinon il faudrait être tolérant avec les taxis clandestins jusqu'à ce que des solutions soient trouvées dans un sens ou un autre».        

Au niveau de la ville d'Ali Mendjeli, les usagers demandent l'ouverture de stations supplémentaires pour desservir les quartiers de l'agglomération urbaine (intra-muros), ainsi que les villes de Constantine, El-Khroub, Aïn S'mara et autres pôles urbains, à l'enseigne de Sidi Mabrouk, Djebel Ouahch, Daksi, la cité Massinissa d'El-Khroub, ainsi que la nécessité primordiale de l'ouverture de nouvelles stations de taxi service pour relier les universités «2» Abdelhamid Mehri et «3» Salah Boubnider, situées dans l'agglomération d'Ali Mendjeli, où le flux des déplacements devient également de plus en plus imposant, et qui se trouvent assurés depuis l'ouverture de ces universités, uniquement, par les taxis clandestins.