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Mettre un terme aux anciennes pratiques

par Mahdi Boukhalfa

Voilà, c'est parti pour les élections locales du 23 novembre prochain. Hier dimanche a débuté la campagne électorale pour le renouvellement des assemblées des 1.541 communes et des assemblées des 48 wilayas du pays. Pourtant, rien ne reflète l'approche d'un tel événement politique, capital pour la gestion des besoins les plus élémentaires de la vie publique dont l'éducation, l'habitat ou le transport ne sont pas les moindres soucis des communautés communales.

La réalité est que les Algériens ne se sentent plus concernés par ces renouvellements cycliques d'élus qui, dans beaucoup de cas, ne connaissent pas leurs concitoyens et qui, sitôt élus, oublient leurs promesses électorales. Aujourd'hui, les électeurs algériens dans la majorité des cas doutent vraiment de l'apport des assemblées élues dans l'amélioration de leur quotidien. Mais, ce sentiment d'abandon, d'oubli et de marginalisation peut être, avec cette campagne électorale, repensé, revu si pour autant les partis engagés comme leurs candidats travaillent à éliminer cette image hideuse que gardent jusqu'à présent les électeurs de leurs édiles. Les choses peuvent changer, c'est un peu le message d'espoir et le leitmotiv qui doivent être travaillés au cours de cette campagne électorale par les différents partis. D'abord pour faire renaître cet intérêt des électeurs et des Algériens en général à la vie politique, à leur vie publique et dès lors à s'impliquer plus efficacement dans la construction et l'avènement d'une vraie gouvernance locale, d'une réelle gestion des besoins et des enjeux de la collectivité. Il s'agit surtout pour les partis de faire revenir les électeurs en ne leur promettant que ce qui est du domaine du possible, avec le moins de démagogie, et surtout d'offrir des perspectives sociales sincères. Cela est le travail des partis et de l'administration dont la neutralité a toujours hanté les partis en lice.

Le bourrage des urnes, le détournement de voix étant une si hideuse façon de participer à des élections, il est aujourd'hui évident, au vu des expériences passées et documentées du reste, que les appréhensions sont là, bien réelles. Les révélations faites par d'anciens responsables sur le trucage d'élections, en particulier en 1997, où l'administration avait été accusée de complicité avec un parti, qui a d'ailleurs remporté ces élections législatives de cette année-là, sont là pour montrer le chemin à ne plus prendre si vraiment la volonté de ceux qui sont au pouvoir est de redonner à ce pays, à ce peuple un bien si précieux. Celui de pouvoir choisir en toute liberté comment il veut vivre et, surtout, de choisir lui-même ses dirigeants, ses représentants au sein des institutions élues. Sans tuteurs, ni mentors, encore moins d'élus incompétents, véreux ou des saltimbanques politiques.

Le pays étant entré dans une période de tous les tourments, de moments difficiles avec beaucoup d'incertitudes, il est vital pour tous les partis engagés dans ces élections locales, ainsi que l'administration, de ne pas se jouer de l'avenir des Algériens, ni l'insulter, mais d'offrir ce qu'ils ont de meilleur pour ces électeurs. Les élections de novembre prochain, quels que soient les vainqueurs, sont une occasion pour mettre définitivement un terme aux anciennes pratiques de fraude, des »baltaguias» politiques et de détournement de la volonté populaire. Et, au-delà des programmes et des promesses des uns et des autres pour ces «locales», il s'agit de préparer la prochaine élection présidentielle dans des conditions démocratiques irréprochables et dont les Algériens seront fiers.