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Sahara occidental - Sommet UE-UA : Abidjan rappelé à l'ordre

par R.N.

Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, a exhorté à Addis-Abeba le Maroc à respecter l'acte constitutif de l'Union africaine (UA), signé et ratifié par Rabat, rappelant que ce document fondamental donne le droit de participation à tous les Etats membres de l'organisation panafricaine «au même pied d'égalité» à toutes les conférences ainsi que toutes les réunions et partenariats de l'UA.

A l'approche du Sommet de partenariat entre l'Union européenne (UE) et l'UA prévu le 29 et 30 novembre prochain à Abidjan (Côte d'Ivoire), le Conseil de l'UA qui s'est réuni lundi en session extraordinaire a réaffirmé le droit de l'ensemble des 55 Etats membres de l'UA à participer au 5e Sommet UE-UA, après la «tergiversation» de la Côte d'Ivoire qui n'a pas envoyé d'invitation à la RASD pour prendre part à la rencontre.

«La réunion d'aujourd'hui concernait le partenariat entre l'UE et l'UA. La 5e édition devait se tenir en principe à Abidjan. Cependant, le pays se trouve «sous pression du Maroc et d'une puissance extra-africaine», a expliqué le chef de la diplomatie sahraouie depuis le siège de l'UA dans une déclaration à la chaîne III de la radio algérienne. «La Côte d'Ivoire a tergiversé malheureusement et n'a pas envoyé d'invitation à la RASD, comme elle l'a fait aux autres membres de l'UA», a-t-il révélé. Dans ce contexte, il a exprimé le malaise des Etats membres «condamnant l'attitude d'un pays membre (hôte) à savoir la Côte d'Ivoire».

«L'Afrique a dit aujourd'hui au Maroc qui est devenu le 55e membre de notre Union, qu'il faut se conformer à l'acte constitutif qu'il a signé et ratifié», a-t-il martelé. A l'issue de cette session extraordinaire, poursuit-il, le Conseil des ministres a décidé de trois choses: «ratifier et confirmer en premier lieu les décisions prises (...) en 2015, qui concernent la participation de tous les Etats membres de l'UA au même pied d'égalité dans toutes les conférences et toutes les réunions et partenariats de l'UA et les autres partenaires étrangers. En second lieu, tout Etat membre de l'Union qui ne respecte pas cette décision (les articles 4 et 5) se trouve privé de l'honneur d'abriter une réunion de l'UA ou une réunion de partenariat». Le conseil exécutif de l'UA a également mandaté le président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat, pour poursuivre les consultations afin de tenter de débloquer cette situation dans un délai de 10 jours. «La conférence a mandaté le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, de communiquer à la Côte d'Ivoire cette décision et d'attendre jusqu'au 27 octobre. Si la Côte d'Ivoire ne respecte pas cette décision, automatiquement le président de la Commission communiquera à l'UE la décision de délocaliser ce Sommet de partenariat UA-UE à Addis Abeba, la capitale de notre Union», a fait savoir M. Ould Salek. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a, par ailleurs, dénoncé les manœuvres malsaines du Maroc au sein de l'UA pour tenter, en vain, de bloquer la décision «historique» prise par l'UA. «Le Maroc a essayé de bloquer et de challenger le président de la séance, le ministre des Affaires étrangères de la Guinée. Celui-ci lui a dit est-ce que tu peux montrer que tu as quelqu'un avec toi ? Le Maroc n'a pas pu (démontrer un soutien à sa tentative). La salle a applaudi. Voilà, comment une décision historique a été prise faisant honneur à l'Afrique», s'est-il félicité.