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Echec à la diversion et au chantage

par Kharroubi Habib

La quatrième commission de l'Assemblée générale de l'ONU qui traite des questions spéciales et de décolonisation a achevé l'examen de la question du Sahara occidental en votant à l'unanimité de ses Etats membres une résolution sur le sujet qui confirme et réaffirme que le conflit du Sahara occidental doit être résolu en pleine application de la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale portant la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés. Par ce vote massif, cette instance onusienne a infligé une cinglante fin de non-recevoir à la surréaliste requête que le représentant du Maroc a tenté de faire prévaloir durant les débats. Celui-ci, l'inénarrable Omar Hilale qui n'en est pas à sa première incongruité diplomatique, a en effet cherché à dissuader la commission de voter une résolution qui en réaffirmant que le conflit du Sahara occidental est de nature colonialiste s'inscrivait en faux contre la thèse défendue par son pays sur la question. Ne reculant pas devant le ridicule, le diplomate marocain a tout simplement nié la compétence à se pencher ou à s'exprimer sur l'affaire du Sahara occidental. En usant de cet argument spécieux, le représentant marocain a commis une maladresse diplomatique qui s'est retournée contre la cause qu'il était venu défendre. Sa requête et ses motivations farfelues ne pouvaient être jugées qu'irrecevables par une commission qui a inscrit l'affaire du Sahara occidental sur son agenda depuis 1963 et qui a vu en d'autres temps le Maroc venir plaider devant elle sur le même sujet avec l'argument absolument contraire à celui invoqué en la présente session par Omar Hilale.

En se livrant à des interprétations fantaisistes et totalement inappropriées de l'article 12 de la Charte des Nations unies, le chef de la délégation marocaine n'a fait que dévoiler dans quel état de désarroi sont le Makhzen et sa diplomatie dès que la question du conflit du Sahara occidental est mise en examen dans des forums ou réunions où ils ne peuvent compter sur le veto protecteur de la France grâce au soutien de laquelle ils continuent de narguer la communauté internationale. Tout ce à quoi se réduit l'action des diplomates marocains en de pareilles circonstances consiste à chercher à créer des incidents visant soit à faire diversion sur les accusations portées contre leur pays, soit à faire avorter les décisions qui contredisent sa position sur l'affaire du Sahara occidental.

Les déconvenues magistrales que subissent les diplomates marocains en développant la stratégie de la provocation et de l'arrogance les plus répugnantes ne vont pas prendre fin avec celle que vient de leur infliger la quatrième commission onusienne. Car ne voulant pas qu'ils en changent, le Makhzen les a instruits d'échafauder le scénario d'une remise en question du sommet euro-africain qui va se tenir incessamment à Abidjan en Côte d'Ivoire et dont le format fait qu'à son dam il y aura participation de la RASD. Là aussi les représentants du Royaume se donneront encore une fois en spectacle qui donnera à voir que la diplomatie du Makhzen n'en a que le nom et n'est qu'une machine vouée au chantage et au racolage qui usent des plus vulgaires et triviales tentations.