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Constantine - Des actions pour faire revivre le cinéma

par A. M.

  «Notre objectif est de relancer le 7ème art à Constantine en faisant, d'une part, rouvrir les deux cinémathèques et les nombreuses salles de cinéma qui sont fermées depuis des décennies et qui, par la volonté des élus locaux qui se sont succédé à la tête de la municipalité, ont été transformées en fast-foods. Et d'autre part, en créant un festival du cinéma dans notre ville. Nous avons cette prétention et nous pouvons le faire», nous a déclaré hier sans ambages M. Lounis Yaou, résident de l'association «Numidi-Arts».

Notre interlocuteur a tenu à rappeler qu'il n'y a pas longtemps la ville des ponts a vu défiler en 1998, à l'occasion de la célébration du centenaire du cinéma, de nombreux grands réalisateurs du cinéma mondial et elle comptait au moins 5 ou 6 ciné-clubs qui fonctionnaient très bien. « En ce temps-là, explique M. Yaou, les étudiants faisaient aussi des efforts pour apprendre les techniques cinématographiques au sein de ces espaces d'expression culturelle. Malheureusement, ces espaces n'existent plus, a-t-il déploré en notant que, maintenant, la population estudiantine s'est multipliée. Le mouvement s'est arrêté au début des années 1990 du siècle passé ». Mais, selon lui, ce n'était pas à cause de la décennie noire et que c'était à cause d'autres raisons qui ont été plus déterminantes. Et il a pointé du doigt les communes qui n'accordaient pas d'importance à ces espaces de culture qu'ils louaient comme on loue les fast-foods, à des gens qui n'avaient rien à voir avec le cinéma, ni avec la culture en général. « Et c'est alors que la culture des boyaux avait commencé à prendre le pas sur la culture de l'esprit ! », a-t-il constaté.

Notons que l'association Numidi-Arts organise, depuis pas mal de temps déjà, des « journées du cinéma » à la salle du palais de la culture Malek Haddad, à raison de deux fois par mois. « Nous avons déjà organisé, en 2015 et en 2016, deux éditions du cinéma appelées sous le thème « Cinéma et Mémoire », journées sur le thème de la guerre de libération nationale en commémoration du 1er Novembre et en partenariat avec l'université 3 Salah Boubnider. Nous avons invité à ces journées des historiens et des réalisateurs de cinéma. Et entre ces deux éditions, nous avons créé un atelier d'écriture cinématographique pour les jeunes. Et nous sommes en train de préparer la 3ème édition. Notre objectif demeure, comme on l'a dit, la création d'un festival du cinéma à Constantine».

Pour terminer signalons que l'association qui est domiciliée à Constantine où elle active depuis 2007 sur des centres d'intérêt qui embrassent tous les segments de la culture, notamment le théâtre, le cinéma, la musique, la lecture, etc., regroupe dans sa grande majorité de jeunes étudiants et agit surtout en direction de cette catégorie de citoyens.