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L'opération débute aujourd'hui- Enseignants : les absents seront remplacés

par Yazid Alilat

  La rentrée scolaire 2017-2018, comme annoncé par les syndicats, a été difficile. Autant pour les parents d'élèves, confrontés au manque cruel de manuels scolaires pour certaines classes du premier et second palier, que pour le ministère de l'Education nationale, avec un manque inquiétant d'enseignants.

Certes, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, avait plus ou moins anticipé la situation, mais en parlant seulement de la surcharge des classes, sans mentionner le problème de fond, celui du manque d'enseignants. En fait, trois semaines après la rentrée, beaucoup d'établissements scolaires manquent d'encadrement, quand des centaines d'enseignants n'ont pas rejoint leur poste de travail. M. Chaib Draa, conseiller au ministère de l'Education nationale, a souligné hier samedi que ce problème va être résolu dès ce dimanche. Il a expliqué dans une intervention à Ennahar TV que ce problème de manque d'enseignants est en train de se résorber. «La rentrée scolaire 2017-2018 a été préparée (?) on a évalué les besoins du secteur dont l'encadrement, et on a demandé au gouvernement de libérer des postes budgétaires, soit près de 10.000 postes. En plus, il y a la liste complémentaire (de ceux qui ont réussi au concours de recrutement, Ndlr) qui n'est pas plafonnée», a-t-il expliqué. Selon M. Chaib Draa, il y avait «le 6 septembre dernier, près de 4.500 enseignants qui n'ont pas rejoint leur poste de travail. Après une semaine, ce nombre a baissé à 1.200 enseignants, et à jeudi dernier, il ne restait que 430 enseignants absents de leur poste de travail sur les 460.000 enseignants à l'échelle nationale», a-t-il expliqué. En fait, ajoute le Conseiller de la ministre de l'Education nationale, «il y a deux catégories d'enseignants ?'retardataires'': les anciens, qui veulent changer de wilayas, ou ceux qui veulent se rapprocher de leur wilaya en déposant des congés de maladie. Et il y a les nouveaux qui n'ont pas rejoint leurs postes et qui sont en train de chercher à changer d'affectation». Mais, «à partir de demain dimanche on va entamer l'opération de remplacement des nouveaux enseignants qui n'ont pas rejoint leur poste de travail en puisant dans la liste complémentaire. On va commencer par la liste de wilaya, et après, la liste nationale», a-t-il précisé avant de souligner que pour les anciens enseignants, ils peuvent bénéficier d'un délai de quelques jours, puisqu'il est de «leur droit de prendre un congé de maladie, car la plupart de ceux qui n'ont pas rejoint leurs établissements sont en train de chercher à changer de poste dans une wilaya. Dimanche (aujourd'hui, Ndlr) sera le dernier délai pour eux. Après on va les remplacer». Pour le recours à la liste complémentaire, «il se fera selon le mérite des candidats et non la situation géographique», a précisé M. Chaib Draa.

Quant au problème de la surcharge des classes, il a reconnu que ce phénomène «existe et son taux est de 5%, alors qu'avant il était de 7%, et même 12 %». Mais, explique-t-il, «nous sommes passés de 12% à 5%, ce qui veut dire qu'on est en train de lutter contre ce phénomène, visible dans les grandes zones d'habitat urbain, avec les opérations de relogement qui ont créé quelques problèmes aux établissements scolaires». La ministre de l'Education nationale avait soulevé la question de la surcharge des classes à la veille de la rentrée scolaire et a expliqué que cette «année encore, il y aura le phénomène de la surcharge des classes ». «Il y a 270.000 élèves de plus par rapport aux capacités», a-t-elle avancé. Elle relativisera en rappelant qu'il n'est pas «généralisé à l'ensemble du territoire national, mais localisé dans certaines régions seulement». Les régions touchées par la surcharge des classes sont celles où «il y a une forte natalité, de nouvelles constructions d'habitat, ou là où il y a un fort taux de redoublement», a expliqué la ministre. Pour autant, Nouria Benghebrit a souligné que le problème de la surcharge des classes est en train de baisser car, entre 2013 et 2017, il est passé de 7,18% à 5,67%. «La surcharge est constatée lorsqu'il y a plus de 41 élèves par classe, et il y a un grand nombre de clases où il y a moins de 25 élèves», a-t-elle dit. «Les solutions doivent être liées aux réalisations d'infrastructures scolaires, et on règlera ce problème par la pédagogie».

Pour autant, les syndicats avaient prévenu que cette rentrée 2017-2018 sera difficile, notamment avec un manque flagrant d'enseignants. Le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba, avait déclaré à «Le Quotidien d'Oran» qu'il y aura en septembre le «départ en retraite de quelque 50.000 enseignants et techniciens de l'éducation». «Donc, en septembre il y aura un déficit en enseignants, et ce sera un problème pour le ministère». Ce que le conseiller de la ministre de l'Education nationale n'a pas évoqué dans son intervention pour expliquer le manque d'enseignants constaté à cette rentrée des classes. Quant au coordinateur du Snapest, Meziane Meriane, il avait souligné de son côté qu'«il y aura une rentrée scolaire très difficile, avec la surcharge des classes, et donc on sera loin des objectifs d'une éducation de qualité». Pour lui, «c'est là, la conséquence de décisions hâtives prises sans concertation des syndicats, notamment pour le dossier de la retraite».