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L'homme qui murmurait à l'oreille des Algériens

par Brahim Chahed

« C'est à quai que le bateau est plus en sécurité; mais ce n'est pas pour cela qu'ont été construits les bateaux ». Paolo Coelho.

Si on nous demandait, quelle serait pour nous le plus beau métier du monde, les uns répondraient astronaute, les autres, footballeurs, d'autres encore pilote, juge, chirurgien, acteur ou encore chercheur. Si Ahmed vous dira sans aucune hésitation, en employant évidemment d'autres mots, ses propres mots, homme politique. Il le savait déjà depuis très longtemps, il l'a toujours su, il voulait servir son pays, ses concitoyens.

Un homme politique, par une décision, par un projet,pouvait changer la vie de millions de gens ; orienter le cours de l'histoire et façonner l'avenir de l'humanité toute entière, c'est ce qu'a toujours rêvé de faire Si Ahmed.

Si les uns le trouvent austère, je le trouve rigoureux, le trouvent ambigu, je le trouve mystérieux.       

Si les autres lui prêtent de la malice, je lui reconnais de l'ingéniosité, s'ils le trouvent vieux jeu, je le crois intemporel, indémodable et dans l'air du temps.

Pour ceux qui avaient encore un doute, il est, à jamais, dissipé, la fameuse rencontre a enfin eu lieu, entre un homme et son destin, entre un homme et un peuple, entre Si Ahmed et les Algériens.

Cette fois-ci, contrairement à toutes les autres fois où il a été proche du Graal mais jamais assez, il a su aligner les trois astres du pouvoir : ceux qui proposent, ceux qui cautionnent et ceux qui disposent. Il a su aussi convaincre la trinité décisionnaire : ceux qui partent, ceux qui restent et ceux qui arrivent, le chemin et enfin libre et sauf accident de dernière minute il est l'élu.

Malgré une relation des plus tumultueuses avec le peuple, Si Ahmed est ce qu'on pourrait appeler un chuchoteur. Grand maitre dans la mise en pratique de méthode à la fois dure et douce, souvent inspirées des écoles de pensées universelles, basées sur ses capacités, hors normes, d'observation et de connaissance de la nature de ses sujets afin de guérir des maux incurables chez d'autres et, de faire oublier les hallucinations induites par tant de mauvais traitements.

Il n'est certes pas éthologue, mais il regorge de talents pour remettre en question ses jugements, sans jamais le reconnaitre, doué d'une patience inhumaine et d'une habilité surhumaine. Si Ahmed a besoin du peuple et le peuple a besoin de Si Ahmed, l'un complète l'autre, l'un renforce l'autre, l'un nourri l'autre. L'un et l'autre forment l'équation gagnante d'un projet pour l'avenir, s'il est intelligent, ils sont sensibles et émotifs et leur rencontre ne peut qu'être exceptionnelle. Il est sans conteste l'homme politique algérien le plus en vue, le plus prolifique et le plus constant. A ceux qui parlent de son retour, je dirai qu'il n'est jamais parti. Sur les 22 dernières années, il a été Premier Ministre ou Chef de Gouvernement pendant plus de 10 ans, Ministre d'Etat pendant plus de 6 ans et Secrétaire Général du Rassemblement National Démocratiquependant plus de 16 ans. Il est fin connaisseur de l'Afrique pour y avoir mené et réussi de grandes missions diplomatiques et est rompu,aussi bien aux affaires des organisations internationales que celles du pays de l'Oncle Sam,pour y avoir séjourné à New York plus de 5 ans lorsqu'il était à la Direction de la mission permanente de l'Algérie aux Nations Unies, puis Co-représentant Algérien auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Personne ne peut critiquer l'homme politique pour ses idées, qu'il expose et défend ardemment. Nul ne peut reprocher à l'homme politique sa quête du pouvoir pour mettre en œuvre ses idées.

Nul ne peut tancer l'homme politique pour sa recherche des compromis. En homme d'Etat, il aura l'énergie pour rassembler, la force pour convaincre et le temps pour servir.

Il a tout le temps été associé mais n'a été aux manettes que pendant les temps difficiles. A ceux qui l'appellent l'homme aux sales besongnes, je répliquerai l'homme aux missions difficiles (impossibles), ce n'est jamais parce que la tâche est facile qu'on fait appel à l'homme.

Si Ahmed s'attaquera, sans délai, aux gouffres financiers qui minent notre Pays, aux structures inféodées qui paralysent notre économie et aux niches sociales improductives. Il trouvera le moyen de promouvoir l'implication du citoyen dans la gestion des affaires de la cité et l'éducation de nos enfants dans une école républicaine.

Si Ahmed, qui n'a certainement pas besoin de conseil de quiconque, devra se démarquer un peu du parti, se délester de l'image d'exécutant et de serviteur. Il devra surtout tronquer le pragmatisme par la conviction. En temps politiques incertains seuls les hommes de conviction sont dépositaires de la puissance, de la légitimité et du désintéressement qui conviennent à l'accomplissement des aspirations de tout un peuple.

S'il est passé maitre dans la simplification des idées complexes et la prise de parole en public, s'il excelle dans le rôle de communicateur, il est, paradoxalement, un médiocre communicant. Les grand communicants glorifient leurs échecs, justifient l'évolution de leurs positions par les changements de situation qui rendent moins pertinents les héritagesidéologiques passés et surtout savent positiver leur bilan aux yeux de leurs contradicteurs.

Difficile de parler d'un homme public sans l'égratigner, un peu, peut être beaucoup. Il est tout autant difficile de lui rendre justice, de garder sa neutralité et son sens critique. Impossible de ne rien dire, l'homme est politique par nature.

Le reste ? L'avenir nous le dira, 2019 est à la fois très loin et très proche, Si Ahmed sait ce qu'il a à faire, les Algériens aussi.