Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Grève illimitée des concessionnaires privés chargés de la collecte: Oran croule sous les ordures

par K. Assia

Depuis quelques jours, le problème de la collecte des ordures ménagères se pose avec acuité dans plusieurs quartiers d'Oran. En effet, des quantités énormes de détritus s'entassent sur les trottoirs et dans certaines rues et ruelles de la ville, un triste décor qu'offre la capitale de l'ouest du pays en cette saison estivale.

Dans plusieurs secteurs urbains relevant de la commune d'Oran et même à sa périphérie, la collecte ne se fait plus au grand dam des riverains qui étaient habitués à deux rotations et même plus par jour. Plusieurs sacs poubelles jonchent désormais les trottoirs et même le bord des routes, une situation qui a contraint les Oranais à lancer, hier, un appel pressant aux responsables locaux afin de prendre en charge ce problème.

A l'origine de ce désastre environnemental, la grève des concessionnaires privés chargés de la collecte des ordures ménagères. Depuis lundi, 80 acquéreurs de camions poubelles dans le cadre du dispositif ANSEJ et sous-traitants de l'APC d'Oran pour la collecte des déchets ménagers sont entrés en grève illimitée pour exiger leur paiement.

Depuis 2014, ces opérateurs n'ont pas encore perçu leurs dus, un état de fait que les grévistes ont tenu à le signaler, hier, lors d'un rassemblement à Akid Lotfi. Sur les 120 concessionnaires, il n'en reste que 80 qui exercent actuellement, ont noté nos interlocuteurs précisant qu'en 2012 ils employaient leurs propres agents mais depuis mai 2014, l'APC a recours à ses propres éboueurs.

Les contestataires expliquent à ce titre que plusieurs promesses leur ont été faites par les responsables locaux mais n'ont pas été concrétisées. «Au niveau de l'APC, c'est le dialogue des sourds. Les services de l'APC ne nous reconnaissent même pas comme sous-traitants car jusqu'à présent nous avons soumissionné et déposé le cahier des charges signé mais aucun document ne nous a été remis», indique-t-on. Face à la détérioration de leurs conditions de travail et au mutisme des services de l'APC d'Oran, les grévistes ont interpellé, hier, le wali d'Oran afin qu'il intervienne dans ce dossier qui pénalise des entreprises créées dans le cadre de l'ANSEJ et qui risquent tout simplement de déclarer faillite faute de paiement. «Nous avons travaillé alors nous exigeons notre argent », ont-ils affirmé. Hier, au troisième de jour de la protestation, les concernés campent sur leur position en l'absence d'une solution au problème.

Ils précisent qu'aucun responsable ne s'est déplacé sur les lieux. Toutefois, même si l'EPIC Propreté Oran n'est pas concernée par le problème et assure ses rotations dans certains quartiers de la ville, il y a lieu de dire qu'Oran croule sous ses ordures.