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Constantine: Un homme abattu de trois balles par un policier

par Abdelkrim Zerzouri

Un homme, âgé de 28 ans, qui s'est attaqué à un véhicule de la police (Veto), et qui a cassé l'une de ses vitres à l'aide d'une barre de fer, a été abattu par l'un des policiers, qui lui a tiré dessus à trois reprises avec son arme à feu, le touchant mortellement, hier en milieu de journée, en bas du quartier Achour Rahmani Cherif (ex. Bardo), à Constantine.

Une fin dramatique, entraînée par des faits presque anodins, selon des sources sécuritaires, qui affirment que les policiers étaient de passage à l'endroit en question, en milieu de journée du mercredi 19 juillet, à proximité du marché Remblai, lorsqu'un homme est sorti de son domicile en pleine crise de nerfs, avec le verbe bien appuyé, et c'est alors que les policiers lui demandent de se calmer et d'arrêter de dire des gros mots en public. Il n'en fallait pas plus pour que l'homme en colère prenne à partie les policiers. Il les chargera avec une barre de fer, touchant l'une des vitres du véhicule de la police qui volera en éclats, selon des témoignages oculaires confirmés par les sources sécuritaires, quoique ces dernières parlent sous réserves des résultats de l'enquête déclenchée immédiatement après ce dramatique développement de la situation. Les mêmes sources affirment que les policiers ont tenté d'échapper à la charge violente de l'assaillant mais il les poursuivra, en les menaçant avec la barre de fer en main. Les policiers ont probablement paniqué, et ils ont dû riposter pour neutraliser l'assaillant, malheureusement ce dernier fut touché mortellement, explique-t-on du côté de la police. On peut aisément deviner que les policiers vont tenter de défendre la thèse de la légitime défense. Mais, au-delà des résultats de l'enquête, il s'agit bel et bien d'une bavure policière, selon de nombreux témoignages. «Les policiers n'avaient pas à user d'armes à feu contre un citoyen désarmé», estiment des témoins choqués par la scène dramatique à laquelle ils venaient d'assister. «Et puis, même s'il les a menacés avec une barre de fer, les policiers n'ont pas le droit d'user de leurs armes à feu, de tirer sur les gens, sinon on serait dans une jungle», renchérissent d'autres. Choc et consternation ont accompagné ce drame à travers le quartier Bardo, où les riverains, en émoi, ont vite transformé l'endroit en no man's land. Le quartier Bardo a été, tout de suite après cet évènement, dominé par la colère de la population, avec un recours au blocage de la route à l'aide de pneus brûlés.

C'était l'occasion pour les fauteurs de troubles de tenter de mettre le feu aux poudres, selon l'expression d'un officier de police, qui nous a assuré que les services de sécurité se trouvent sur le terrain pour présenter les condoléances à la famille de la victime et mener des actions de proximité afin de calmer les esprits. Ajoutant que le défunt a été immédiatement évacué vers la morgue du CHUC et l'enquête en cours déterminera les tenants et aboutissant de ce drame ; et les responsables seront passibles de révocation du corps de la police et de poursuites judiciaires dans le cas où, bien sûr, ils seront déclarés coupables de «bavure» policière.