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Emploi, création d'entreprise, bureaucratie?: L'ANSEJ appelée à changer la politique de recouvrement de ses créances

par Z. Mehdaoui

C'est une véritable feuille de route qu'a déclinée hier le nouveau ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, à l'occasion d'une rencontre des directeurs d'agences de l'ANSEj et de la CNAC à Alger.

L'homme croit dur comme fer que la création d'emploi passe inéluctablement par la création de micro-entreprises et de PME, notamment par les jeunes.

«Le gouvernement s'attellera à renforcer l'investissement dans les secteurs créateurs d'emploi tels que l'agriculture, l'industrie, le tourisme, l'artisanat et favoriser le développement de la micro-, petite et moyenne entreprise», a déclaré le ministre devant des dizaines de directeurs d'agences CNAC et ANSEJ réparties à travers le pays.

Pour y arriver, le ministre a appelé tous ces directeurs, accusés souvent de bureaucratie, de rompre avec les pratiques du passé et à travailler en coordination avec les autres responsables de wilaya pour identifier les besoins réels de la population en matière d'emploi.

La nouvelle synergie qu'il veut insuffler permettra à l'ANEM (Agence de l'emploi) selon les prévisions du gouvernement, de créer durant cette année 2017 pas moins de 400.000 emplois, insérer 44.000 jeunes primo-demandeurs d'emploi et de recruter 30.000 autres jeunes primo-demandeurs d'emploi dans le cadre de contrats de travail aidés (CTA).

Le développement d'une économie locale passe, selon M. Zemali, par le «renforcement de la relation avec les secteurs formateurs pour l'encouragement des profils qui peuvent déboucher sur la création d'activité», «l'orientation de la création d'activités vers la prise en charge des besoins locaux, et ce pour une meilleure contribution au développement local», «le renforcement de l'accompagnement post-création pour soutenir les micro-entreprises» et enfin «le suivi des dispositions de l'article 87 du code des marchés publics qui prévoit la réservation de 20% de la commande publique au profit des jeunes promoteurs et de chômeurs promoteurs».

Une cartographie des besoins de chaque région en termes d'emploi doit impérativement être élaborée, a fait savoir le nouveau ministre qui semble bien cerner son secteur alors qu'il vient à peine d'être nommé à la tête de ce département extrêmement sensible.

L'objectif à terme est de créer un «écosystème entrepreneurial local et régional». Mourad Zemali exhorte tous les directeurs présents à travailler désormais en coordination avec tous les intervenants notamment avec la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs, dans la perspective de connaître les besoins de chaque wilaya ou commune pour créer une économie locale propre à chaque région.

«Le plan d'action du Gouvernement a mis l'accent sur la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage qui demeurent des objectifs stratégiques de la politique nationale de développement». Le ministre avoue que la mission est délicate, ce qui commande la contribution de tous, notamment en matière de promotion et de développement de la micro entreprise par la poursuite des actions déjà entamées telles que l'orientation du dispositif vers les secteurs créateurs de richesse et d'emploi, ainsi que vers des jeunes formés et possédant des qualifications.

Le ministre a en outre appelé les responsables des agences CNAC et ANSEJ à arrêter de recourir systématiquement à la justice pour récupérer les crédits octroyés à certains jeunes qui ont fait banqueroute.

«Il faut une nouvelle politique de recouvrement», a déclaré le ministre. La redynamisation des procédures de recouvrement des crédits octroyés par l'ANSEJ et la CNAC pour la création de micro-entreprises permettra progressivement à l'autofinancement des dispositifs dans le but de décharger la pression sur le Trésor public.

Interrogé par le Quotidien d'Oran lors d'un point de presse organisé en marge de la rencontre sur les pratiques bureaucratiques au niveau local qui bloquent tout développement, le ministre dira qu'un travail de formation doit être fait à l'adresse de certains agents de l'administration et menace en parallèle de prendre de sévères sanctions à l'encontre de toute personne qui bloque un porteur de projet.

Sur la question du travail des Subsahariens dans notre pays, le ministre, contrairement à ce qui est rapporté par la presse, a déclaré clairement que cela interviendra dans le cadre des conventions signées avec les pays dont sont originaires ces personnes qui ont fui leurs pays.

A noter que la rencontre organisée sous l'égide du ministère à été l'occasion de discuter de la problématique de la promotion et du développement de la start-up à travers la contribution des dispositifs gérés par l'ANSEJ et la CNAC ainsi que l'émergence de ce type d'entreprise au moyen notamment d'une implication des jeunes diplômés disposant de qualifications dans ce domaine à fort contenu technologique.

«La rencontre permettra également de confronter les analyses et les points de vue sur les voies et moyens d'améliorer l'accompagnement des promoteurs tout au long du processus de création des micro-entreprises et lors de leur entrée en exploitation afin d'assurer leur viabilité et leur pérennité, notamment durant les premières années d'exploitation», indique en ce sens un communiqué des organisateurs.