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Finale Coupe d'Algérie - Aujourd'hui à 16h30 : Deux spécialistes aux prises

par M. Zeggai

Qui aura l'honneur de remporter le trophée de la 53 e édition de l'histoire de Dame Coupe et succéder au MCA? Réponse demain en fin d'après-midi. En effet, c'est le suspense qui tient en haleine Belouizdad et Sétif. La fièvre monte au fur et à mesure que l'heure H de cette finale approche. Une finale qui constituera un remake de celle de 2012. Pour sa part, le Chabab aspire à prendre sa revanche cinq ans plus tard après avoir été battu en finale par ce même adversaire. Par contre, une éventuelle consécration de l'Entente lui permettrait de signer un nouveau record avec neuf trophées. A propos de statistiques, à noter que l'ESS n'a jamais perdu une finale, car ayant été sacrée à huit reprises en huit participations. Quant au CRB version Badou Zaki, il a une belle carte à jouer. Le Chabab, qui compte six Coupes à son palmarès, n'aura pas droit à l'erreur, de surcroît devant son public assoiffé de consécrations. Quoi qu'il en soi, les Belouizdadis sont motivés après avoir validé leur participation à la prochaine Coupe de la CAF. En fait, le match a déjà commencé il y a déjà plusieurs jours avec l'effervescence qui règne au sein des deux galeries.

La sortie médiatique de Hamar qui a émis des réserves sur la désignation de l'arbitre international Mustapha Ghorbal a ajouté son grain de sel. D'aucuns estiment qu'il s'agit là d'une manœuvre du président de l'ESS afin de mettre tous les atouts de son côté. Cette finale sera également marquée par le duel Zaki/Madoui, deux techniciens qui se sont parfaitement illustrés. L'entraîneur marocain tient à offrir au CRB et à son public son septième sacre de l'épreuve populaire et «partir la tête haute», a-t-il dit après avoir signé un contrat avec l'Ittihad Tanger. Quant à Madoui, il veut gagner sa première Coupe d'Algérie, le seul trophée qui manque à son palmarès en tant qu'entraîneur en chef. Madoui n'a jamais été battu par un entraîneur étranger, d'après les statistiques. Ce sont là des données théoriques car, à vrai dire, ces deux grands clubs ont rendez-vous avec l'histoire, ce qui constitue une motivation unique, car on ne joue pas tous les jours une finale de Coupe d'Algérie et on ne reste pas insensible à l'engouement populaire et médiatique que suscite une rencontre d'une telle envergure. Cette finale recèle une particularité : les joueurs des deux camps ont été quelque peu perturbés après avoir à maintes reprises brandi la menace de grève pour non perception de leurs salaires, et les fans des deux camps appréhendent d'éventuelles retombées négatives lors de cette empoignade qui va certainement se jouer à guichets fermés et sera la première du nouveau Premier ministre Abdelmadjid Tebboune.

CRB : pour sauver sa saison

Qui aurait misé sur le CRB en panne de résultats en championnat qu'il atteindra ce stade de la compétition dans l'épreuve populaire ? Personne, bien sûr ! car la formation de Belouizdad était préoccupée par son maintien parmi l'élite après un parcours en dents de scie en championnat. Mais, le technicien marocain Badou Zaki est parvenu à métamorphoser le Chabab sur tous les plans en dépit de la situation financière du club et des salaires impayés. Aujourd'hui, le Chabab jouera la dixième finale de son histoire et vise un septième sacre ; le dernier remonte à 2009 face au CABBA. Badou Zaki affirme que son équipe est prête pour cette grande fête et a tenu à féliciter ses joueurs pour être restés concentrés sur leur travail. A propos de l'Entente, le coach marocain ne tarit pas d'éloges sur son adversaire. Pour lui, il est inutile de présenter l'ESS et son palmarès. «L'Entente a été championne cette année et a une belle image sur le plan continental. Certes, on respecte l'ESS, mais on fera tout pour gagner le trophée». Badou Zaki se montre optimiste et pense que ce match entre deux grandes équipes algériennes se jouera sur des détails. «On sait que les chances sont égales entre l'ESS et mon équipe, mais je crois que ça va se jouer sur de petits détails. C'est pourquoi mes joueurs doivent faire preuve de concentration dans le jeu et le comportement sur le terrain». «Je veux quitter le Chabab Belouizdad la tête haute après avoir réussi à remettre l'équipe sur les rails et offert une chance de gagner un trophée. Ceci dit, mon souhait le plus cher est d'offrir une septième couronne au public du CRB. On m'a accueilli comme il se doit, et je veux rendre la pareille à tous mes hôtes. Concernant l'engouement, là où je suis allé en Algérie, on m'a bien reçu. Cela restera gravé dans ma mémoire».

ESS : l'Entente vise un record

Pour l'Entente de Sétif, il s'agit là d'une belle opportunité pour s'offrir un éventuel troisième doublé, le premier étant remporté sous la houlette du regretté Mokhatar Aribi en 1968, avant de récidiver quarante-quatre ans après. Kheir Eddine Madoui et son compère Malik Zorgane ne cachent pas leur désir d'enrichir le palmarès du club. Psychologiquement, les Ententistes sont idéalement placés pour atteindre l'objectif assigné. En effet, les Sétifiens, auréolés de leur titre de champion d'Algérie, ont composté leur billet en finale après avoir damé le pion au MCA à Bologhine, un exploit digne de respect.

Face au CRB, le staff technique de l'Entente n'entend pas prendre de risques et mise sur la stabilité avec un Aït Ouamar, le nouveau dépositaire du jeu des Noir et Blanc. A cet effet, Kheïreddine Madoui ne devrait pas opérer de grands changements dans le onze titulaire bien qu'il dispose de l'ensemble de ses éléments. Sauf imprévu, c'est le onze qui a donné la réplique au MCA qui devrait être reconduit. En tout cas, toutes les dispositions ont été prises par les Ententistes et tout le monde à Sétif croit aux chances de son équipe d'arracher sa dixième consécration en Coupe d'Algérie. En attendant, c'est l'indécision qui règne dans un match plein de nostalgie avec des souvenirs mémorables des prestations fournies par Lalmas, Abrouk, Selmi, Achour, Kalem, Messahel, Boudjenoun et compagnie, ainsi que les Gagaâ, Ferchichi, Kharchi, Koussim, Mattem et les Frères Salhi. On peut dire que c'était le bon vieux temps?