Les
spécialistes de la santé et particulièrement les membres de l'Association
algérienne de promotion de la nutrition de l'enfant et de la mère (AAPNEM)
recommandent une nutrition équilibrée et une meilleure hygiène de vie pour
lutter contre la carence en fer. Hier et lors d'une rencontre organisée à
l'hôtel Phœnix au profit des pédiatres, des nutritionnistes, des médecins
généralistes, des puéricultrices, des biologistes, des pharmaciens, des
sociologues, des psychologues et autres spécialistes, les membres de
l'association ont présenté les résultats de l'enquête pilote sur la carence
martiale (carence en fer) chez des nourrissons âgés de 18 à 24 mois. Cette
enquête a été réalisée, selon le professeur Mme Bouchenak,
au niveau de trois établissements de proximité de santé publique d'Es-Sénia, d'Es-Seddikia et celui de Akid Lotfi. Elle a été pilotée
par une équipe pluridisciplinaire entre pédiatres, nutritionnistes,
obstétriciens, entre autres, et a ciblé un échantillon de 130 nourrissons (60
garçons et 70 filles), après consentement des parents, sur un total de 200
nourrissons recrutés pour les besoins de l'enquête et ce, du 15 février au 25
avril 2015 et du 18 janvier au 25 mai 2016. L'enquête alimentaire a révélé, selon
le professeur Bouziane, membre de l'association et chef de service à la clinique ex-Saint Michel à Oran, que 84% ne présentent
pas assez de fer indépendamment du niveau socioéconomique. Une autre enquête
biologique basée sur des prélèvements sanguins a révélé que 20% des nourrissons
présentent une carence avérée en fer. Partant de ces résultats, les
spécialistes soulignent désormais l'importance d'une bonne alimentation chez la
mère et l'enfant pour éviter d'éventuelles séquelles pouvant survenir à l'avenir.
En effet, les intervenants sont formels quant à la nécessité d'inculquer dans
les habitudes des mamans l'importance de mieux se nourrir afin de prévenir les
carences nutritionnelles et réduire leur apparition. «La carence martiale est
un problème de santé publique et peut entraîner des séquelles neurologiques»,
apprend-on. Parmi les facteurs de risque, l'on souligne les troubles
nutritionnelles, autrement dit le déséquilibre alimentaire. Selon une étude
réalisée en 2008 par le professeur Smahi de Tlemcen
sur des nourrissons âgés de 9 mois, celle-ci a révélé que 53,7% présentent une
carence en fer alors que 34,5% présentent une anémie. Outre le déséquilibre
nutritionnel, l'intervenant cite d'autres facteurs de risque à l'exemple de
l'environnement socioéconomique. Tout en se basant sur le concept de nutrition
précoce de 1.000 jours, allant des 9 mois de grossesse chez la femme enceinte,
les six mois d'allaitement jusqu'à l'âge des 2 ans, le professeur Bouchenak a souligné l'importance de la sensibilisation et
l'éducation sur les pratiques nutritionnelles avec une diversification
adéquate. Elle met également l'accent sur l'importance d'une nutrition saine
afin de lutter contre ces carences en fer.