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Jeunes entrepreneurs: Allègements fiscaux et aides financières en vue

par Ghania Oukazi

  Le 1er ministre promet de nouveaux allégements fiscaux et aides financières aux jeunes créateurs de micro-entreprises. «La rumeur du non remboursement est une humiliation (?), les crédits accordés aux jeunes ont atteint 681 milliards DA et les retards de remboursement n'ont pas dépassé les 19%,» a-t-il déclaré.

Le 1er ministre a fait ces déclarations à l'ouverture des assises nationales sur la micro-entreprise qui se tiennent et se poursuivront jusqu'à demain à l'Ecole supérieur de l'hôtellerie et de la restauration d'Aïn Benain. «Notre vision et notre souhait en ce qui concerne les jeunes entrepreneurs reposent sur quatre axes : l'aide et l'accompagnement de tout projet de création de petite entreprise parce que l'administration ne crée pas la richesse, les jeunes doivent développer les instruments d'innovation et de réussite dans le domaine de l'entreprenariat, la promotion de la formation et le management, enfin, l'Etat promet de soutenir les projets des jeunes à travers l'octroi de nouveaux allégements fiscaux et aides financières,» a affirmé hier Abdelmalek Sellal à la tribune des assises organisées par la fédération nationale des jeunes entrepreneurs (FNJE). Le chef de l'Exécutif avait pris la parole hier devant 1000 jeunes chefs d'entreprises qui ont été créées dans le cadre des différents dispositifs comme l'ANSEJ, la CNAC et l'ANGEM. Les responsables de l'ANSEJ font état de la création «dans l'absolu» de près de 100 000 entreprises depuis la mise en place de ces dispositifs. «L'Algérie comptabilise réellement 365 000 petites entreprises, 10% ont disparues et 25% sont en difficultés mais que nous aidons et accompagnons,» nous disent-ils. Les 1000 représentées hier aux assises se sont constituées le 17 septembre 2016 en fédération sous l'impulsion des responsables de l'ANSEJ. «Nous sommes représentés à travers 48 fédérations de wilayas et 1541 autres à l'échelle communale, » a déclaré hier le président de la FNJE, Kheireddine Hamel. Le représentant de l'ABEF, Boualem Djabar, a conforté la promesse du 1er ministre en assurant les jeunes que «les banques mettront à leur disposition plus de crédits en plus de leur apport initial, ce qui leur permettra de réaliser leurs projets.»

«Le petit FCE» est né

Sellal avait annoncé que les petites entreprises mises en place par les jeunes ont généré 2 millions d'emplois. Qualifié de «un petit FCE» qui s'est constitué pour, dit son président, «aider, suivre et accompagner les jeunes dans leur aventure entrepreneuriale», la FNJE voit grand et veut s'imposer comme «force de proposition» face au gouvernement et aux politiques en général. Pour rappel, la FNJE a été représentée par son président aux travaux de la 20ème tripartite qui se sont tenus le 6 mars dernier à Annaba.

Les intervenants aux assises sur la micro-entreprise s'adressaient hier à une assistance composée de nombreux jeunes, des membres du gouvernement, des représentants des organisations patronales, du secrétaire général de l'UGTA et de plusieurs walis. «Les jeunes que l'Etat a aidé pour créer leurs entreprises remboursent leurs crédits sans problème, la rumeur qui dit qu'ils ne remboursent pas n'a rien de vrai, comme celle qui veut faire croire qu'on leur donne de l'argent pour les faire taire, c'est faux !,» s'est exclamé Sellal. Il estime même que ce genre de rumeur « est une humiliation à ceux qui déploient des efforts pour gagner leur pain honnêtement». Il indique que près de 681 milliards de DA ont été accordés sous forme de crédits aux jeunes créateurs d'entreprises. «Les retards des remboursements n'excèdent pas les 19%, c'est un mouvement normal avec les banques,» assure-t-il. Il rappelle que le gouvernement a adopté plusieurs textes et en a amendé d'autres pour «intégrer les jeunes dans la construction d'une économie productrice de richesses». Sellal promet que «de nouvelles mesures seront prises par le gouvernement pour soutenir les jeunes entrepreneurs, leur faciliter l'octroi de crédits et aussi faire bénéficier ceux qui ont des difficultés d'un rééchelonnement de leurs dettes.»

De fortes ovations des jeunes pour le 1er ministre

Sellal sera alors fortement applaudi par les jeunes comme lorsqu'il a rejoint la tribune pour prendre la parole. «On ne va pas vous donner de l'argent, on va vous aider,» leur a-t-il lancé.           

Il leur souligne que «les petites entreprises constituent le noyau dur du tissu entrepreneurial et jouent un rôle important dans la relance de l'économie». Il leur promet encore que «l'Etat continuera à soutenir vos projets notamment ceux à grande valeur ajoutée comme les start-up, les nouvelles technologies, celles de l'agriculture, l'industrie, les services». Il fera savoir que «les services, les études et le fret que nous importons coûtent à l'Etat près de 10 milliards de dollars par an (?).» Il exhortera les chefs de petites entreprises à «se diriger vers les créneaux de production de ce que nous importons, c'est votre rôle à l'avenir, il faut aussi aller vers les marchés extérieurs, on prendra des mesures pour vous aider à cet effet et à vous de vous engager dans des partenariats». Sellal ne ratera pas les jeunes femmes chefs d'entreprises qui, dit-il «sont aussi concernées, il faut absolument qu'elles s'imprègnent de la culture entrepreneuriale, c'est une nécessité pour le pays, il y va de l'avenir de la nation algérienne». Il rappelle, si besoin est, qu' «il n'existe pas de sots métiers ni de métiers humiliants, le travail casse la monotonie et couvre le besoin». Le 1er ministre affirme que «les républiques se construisent par les jeunes et pour eux» et leur recommande «déterminez votre avenir vous-mêmes, le gouvernement est prêt à vous aider». La FNJE a placé ses assises sous le slogan « la micro-entreprise, outil de diversification et de développement de l'économie nationale». Ses animateurs se sont constitués hier en ateliers en présence de plusieurs experts. La fédération vise par cet événement à «faire rencontrer les représentants du gouvernement, les partenaires sociaux et les jeunes investisseurs, la mise en place de nouveaux mécanismes effectifs au développement et la pérennité des micro-entreprises, la participation des partenaires sociaux à l'élaboration et à l'application de la stratégie nationale de l'emploi au profit de la micro-entreprise, l'apport du soutien nécessaire à l'insertion des micro-entreprises dans l'économie nationale et enfin l'application des recommandations qui seront retenues aujourd'hui par les participants.