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Sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur: «Le gel des activités du CNES est une aberration»

par M. Aziza

  Les membres du Conseil national de l'enseignement supérieur (CNES) se sont rassemblés hier devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur pour dénoncer les dépassements enregistrés la semaine dernière contre des enseignants à l'université d'Alger et d'exiger plus de sécurité dans les campus.

L'agression dont ont été victimes les enseignants jeudi dernier au cours de la réunion d'installation d'un bureau du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) à la faculté des sciences politiques de l'université «Alger 3» a créé un tollé chez la famille universitaire. Les membres du CNES continuent à qualifier «les agresseurs» de «Baltaguia» sans préciser s'ils vont engager des poursuites judiciaires contre ces derniers, «je ne sais pas», nous dira Abdelmalek Azzi, coordinateur national du CNES en précisant qu'«on discutera les actions à entreprendre lors de la réunion du conseil prévue juste après le rassemblement» ce mardi 20 février 2017.

Les membres du CNES, Abdelmalek Azzi en tête, ont exprimé leur indignation quant aux instructions données par le ministre de l'Enseignement supérieur concernant le gel de toutes les activités syndicales du CNES. Pour le coordinateur du syndicat, la correspondance signée par le chef de cabinet du département de Tahar Hadjar, adressée aux recteurs des universités et directeurs des instituts et écoles universitaires, leur demandant de suspendre jusqu'à nouvel ordre les activités des sections et structures du CNES «est une aberration», dit-il, et que «le ministre ne doit pas se substituer au ministre du travail ou à la justice».

Notre interlocuteur a précisé que «nous sommes un syndicat et ce n'est pas le ministre ou son chef de cabinet qui doit statuer sur le gel ou la poursuite des activités syndicales».

Abdelmalek Azzi a précisé que le ministre ou son chef de cabinet ont évoqué le conflit organique interne au sein du CNES qui s'est retrouvé avec deux ailes, l'aile de Constantine de Melit Abdelhafidh et celle d'Alger d' Abdelmalek Azzi. «Je confirme, j'étais élu dans la nuit de jeudi à vendredi du 13 janvier dernier coordinateur national du CNES en remplacement d'Abdelmalek Rahmani, avec 114 voix, par un vote à bulletin secret à l'occasion de la tenue des travaux du 5ème congrès du syndicat».

Mais, précise-t-il, puisqu'ils ont évoqué l'aile de Constantine, on commence déjà à y voir plus clair, car on sait pertinemment que derrière cette aile il y a des personnes influentes. «Ceci dit, ce qui s'est passé à la faculté des sciences politiques est bel est bien le fruit de manipulation et de machination soutenue par des personnes bien placées».

Le coordinateur du CNES a affirmé avec regret que l'attitude du ministère est «vicieuse» notamment quand il a avancé dans sa correspondance que les deux ailes ont été informées du gel de leurs activités». «Ce n'est pas le ministre qui doit statuer, la décision de gel doit être interne».

Pour rappel, au cours de la semaine dernière, un groupe de jeunes a fait irruption à l'intérieur de l'université d'Alger, violentant et agressant des enseignants réunis pour installer le bureau local du CNES. Un dépassement jugé grave et qui a été dénoncé par la famille universitaire que ce soit enseignants ou étudiants.