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RCD: Fraude électorale, loi de Finances et M'Zab

par Moncef Wafi

Si la réunion mensuelle du Secrétariat national du RCD, qui s'est tenue, ce vendredi à Alger, consacre, sans surprise, la participation du parti aux prochaines élections législatives «seules des consultations populaires libres peuvent amorcer le dénouement de la crise de légitimité et de crédibilité qui plombe le pays», le communiqué de l'instance exécutive, rendu public, hier, revient sur les dernières actualités politiques et sociales brûlantes du pays. Le RCD persiste et signe en ce qui concerne «les velléités de constituer des réservoirs de voix, en utilisant des listes transmises par l'Armée et les services de sécurité, dans différentes régions du pays» lesquelles sont «avérées», précise la même source d'informations. Ce n'est pas la première fois que le parti aborde ce sujet puisqu'il avait accusé, en amont, le pouvoir de mettre en place les ingrédients de la fraude, à travers le fichier électoral. Ainsi, la formation de Mohcine Belabbas affirme qu'à Tizi-Ouzou, par exemple, des militaires non-résidents s'inscrivent, en masse, sur les listes électorales alors que la loi exige un certificat de résidence avant toute inscription sur une liste électorale. On évoque, également, des «injonctions» venues d'en haut pour permettre ces inscriptions malgré l'opposition de certains magistrats et fonctionnaires. Selon le communiqué, cette fraude servira à «gratifier des acteurs politiques adoubés par des chapelles».

Concernant la loi de Finances 2017, le RCD constate que les dispositions prises consacrent, un peu plus, le divorce entre l'Etat et les citoyens. Dans sa vision, ce sont «les salariés, les petits entrepreneurs et commerçants» qui seront les plus impactés et qui devront supporter des charges supplémentaires à «la recherche de l'équilibre budgétaire». Le parti dénonce en parallèle, des coupes dans l'investissement et les équipements, «le maintien intact d'une jungle de dérogations fiscales et du train de vie de l'Etat» coupable d'«une gouvernance sans ambition pour le pays». Prenant à témoin l'amendement de Bouteflika, pour le maintien temporaire du droit au départ à la retraite, après 32 années de service, sans condition d'âge, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie estime que le dossier sur la retraite illustre cette propension du gouvernement à prendre des mesures unilatérales, sans consulter au préalable, «tous les partenaires économiques et sociaux représentatifs». Saluant le combat et l'abnégation de l'Intersyndicale, et soulignant son attitude à chercher «le dialogue le plus large», le Secrétariat national du RCD fustige, par contre, la position de l'UGTA qui s'attaque aux gestionnaires des entreprises, à travers «les revendications des salariés du secteur industriel» pour «empêcher toute jonction avec les autres syndicats». Le communiqué condamne la direction de la Centrale syndicale, coupable de sa «soumission au pouvoir exécutif». Quant aux incidents ayant émaillé la tenue du Forum africain pour l'Investissement et les Affaires qui s'est tenu la semaine dernière, à Alger, ils ne sont que le reflet de «la déliquescence éthique et le discrédit qui affectent les institutions», estime le RCD. Le constat est sans appel, puisqu'il affirme qu'«on ne peut nourrir l'ambition de conquérir le marché africain si la prédation, l'accaparement de la commande publique et la corruption rythment la vie économique du pays».

Enfin, le SN du RCD dénonce «le traitement policier infligé», à la région du M'Zab et l'instrumentalisation de la justice pour neutraliser «des acteurs politiques, connus et reconnus par les populations». Le parti interpelle, de nouveau, à libérer les détenus politiques et «amorcer un dialogue pour la recherche de solutions durables au drame vécu par la région». Il signale qu'à l'occasion du 68ème anniversaire de la Journée internationale des droits de l'Homme, le pays est à la traîne, cumulant «entraves à la liberté d'organisation et de manifestations, répression, parodies de procès judiciaires, atteintes aux droits sociaux et discriminations», citant à titre illustratif, le traitement infligé aux migrants africains.