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Le Samu et la DAS lancent une nouvelle opération: Hausse sensible du nombre des SDF

par J. Boukraa

Le nombre des personnes sans domicile fixe a connu une hausse dans la wilaya d'Oran. Le calvaire de cette frange de la société s'accentue, en hiver, à cause du froid et de la faim. Pour protéger ces personnes, la direction de l'Action sociale d'Oran procède, depuis le début du mois d'octobre, au ramassage des ?sans domicile fixe' (SDF). Ceci dans le but de leur assurer et le repas et le gîte, durant cette période de froid. Cette opération est effectuée, quotidiennement, par les éléments de la DAS, en collaboration avec les services de l'ordre public. Toutefois le nombre croissant et la surcharge des structures d'accueil rendent cette mission difficile. Dans ce cadre, le SAMU d'Oran vient de lancer un appel pressant à l'intention des citoyens, en général, et les comités de quartiers, en particulier, afin de les aider dans une nouvelle opération de « collecte » des ?sans domicile fixe' à travers la wilaya d'Oran. Le but de cette nouvelle opération, selon M. Bentazi, vise à placer ces SDF, soit à ?Diar Errahma', soit dans les centres de vieillesse ou si possible les remettre dans leurs familles surtout que certains sont issus de wilayas limitrophes. A cet effet, l'appel consiste à pousser les citoyens et les comités de quartier à avertir le SAMU de la présence de ses SDF, pour qu'ils soient pris en charge au lieu de leur donner des couvertures ou des matelas et les abandonner à leur triste sort, en plein air, avec toute la rigueur hivernale. Dans cette optique, toujours selon notre interlocuteur, un numéro vert sera mis en service incessamment, afin de permettre aux Oranais d'informer le SAMU de la présence des SDF et ainsi être pris, rapidement, en charge.

Selon notre interlocuteur «les association et les comités de quartier peuvent jouer un rôle important dans l'information et la sensibilisation des SDF, afin de les convaincre à dévoiler leur identité, ce qui nous permettra de les orienter vers leurs wilayas d'origine pour une éventuelle insertion familiale». Notons que cette opération de collecte des SDF a débuté le 1er octobre dernier, sur les instructions du wali d'Oran et a mobilisé divers services. Durant le mois d'octobre par moins de 81 hommes, 41 femmes et 1 mineur SDF, ont été pris en charge. Pour les malades mentaux, 13 personnes ont été placés à l'Hôpital psychiatrique de Sidi Chami. Plusieurs quartiers et ruelles ont été sillonnés par les équipes d'intervention, notamment au centre-ville, dans les gares routières, ferroviaires et autres endroits susceptibles d'attirer cette couche de personnes, sans abri. Cette couche sociale, constituée d'adultes et d'enfants, car il y a même des familles, préfèrent continuer à vivre dans la rue, que d'être hébergées dans des foyers d'accueil, malgré les efforts fournis par la DAS, pour leur apporter le confort et la stabilité, en les dirigeant vers ces établissements, (Diar El Rahma).

Les ?Sans domicile fixe' sont légion à Oran. Ils viennent de toutes les régions du pays, à la recherche d'une vie meilleure ou tout simplement pour fuir un environnement familial ou social hostile. Mais comme il n'est pas facile d'identifier les personnes qui méritent vraiment d'être aidées, après le «ramassage», une commission multi-sectorielle étudie les dossiers des SDF et décide des mesures à prendre.

Selon un membre du SAMU social «notre rôle consiste à chercher une possibilité de réinsertion familiale. Dans le cas où il y a une rupture, on tente de les orienter vers un centre de voisinage pas trop éloigné de leur domicile. Cette démarche a pour objectif de contribuer à tisser des liens sociaux dans son environnement». Pour ce qui est de l'exploitation des enfants, dans la mendicité, M Bentazi a souligné que le phénomène a reculé à la faveur de l'application des peines d'emprisonnement à l'encontre des auteurs.