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Oui, Trump est président !

par Moncef Wafi

Donald Trump qualifiait les immigrants et réfugiés musulmans d'animaux et leurs pays de «nations terroristes». C'était en août dernier et il n'était que le candidat républicain à la Maison Blanche face à l'archi-favorite la démocrate Hillary Clinton. Depuis hier, ce milliardaire excentrique, raciste et misogyne, aussi imprévisible que le cours des devises en Algérie, est devenu le nouveau président de la première puissance au monde.

Le favori des Etats du Sud, de l'Amérique puritaine, du Klu Klux Klan, des fondamentalistes religieux et des racistes de tous bords a, contre toute attente, triomphé de l'ex-première dame des States provoquant un séisme sans pareil dans les capitales du monde. Personne ne donnait cher de la peau de celui qui avait collectionné les impairs, empilant les gaffes et les maladresses, flirtant avec la correctionnelle à chacune de ses apparitions publiques. Il avait illustré merveilleusement la parfaite caricature d'un président mégalomane d'un pays du tiers monde dans un film de série B, mais les Américains l'ont élu. Point barre. La gueule de bois risque d'être aussi forte que pour les Anglais et leur Brexit et l'élection de Trump sera scrutée minutieusement par l'establishment financier mondial qui a déjà ressenti les premières secousses de ce sacre.

En effet, et comme dommage collatéral pour l'Algérie, Trump président c'est un marché pétrolier touché. Pas encore coulé pour le moment mais suffisamment ébranlé pour que les cours descendent sous la barre des 45 dollars avant de remonter à la faveur du discours du nouveau locataire de la Maison Blanche républicain légèrement. Le New York Times estimait pour sa part que les investisseurs internationaux voient actuellement les Etats-Unis comme un pays «en proie à l'insurrection». En attendant les orientations de la politique extérieure de Donald Trump, rien ne sera clair et les investisseurs préféreront miser sur l'or plutôt que sur le pétrole, perçu pour le moment comme un investissement risqué.

Donald Trump président, c'est la politique pour les nuls, une migraine pour tous les Américains soucieux de la paix au monde qui craignent de cet homme irascible et imprévisible qu'il ne déclenche la troisième guerre mondiale pour un oui ou un non. Qu'il remette en cause tous les acquis des droits civiques et des libertés individuelles. Sur le plan international, qu'a à attendre l'Algérie de cet homme ? Rien et c'est tant mieux quelque part tant les positions de Hillary Clinton étaient connues d'avance sur des dossiers aussi régionaux que continentaux. C'est le wait and see principalement dans le dossier sahraoui qui vient d'être soulagé d'un parti pris flagrant du clan Clinton et ce sont certainement les Marocains qui ont le plus à regretter cette élection, eux qui ont misé sur le mauvais «âne».