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Rififi au RND: Ouyahia, la riposte

par Moncef Wafi

La riposte du secrétaire général du RND n'a pas tardé et il le fait savoir à trois secrétaires nationaux auxquels il demande de traduire des cadres du parti devant le conseil de discipline pour avoir transgressé les clauses du règlement intérieur concernant le volet disciplinaire.

Dans un communiqué officiel publié, vendredi dernier, Ahmed Ouyahia a ordonné aux bureaux nationaux d'Alger, Saïda et Bordj Bou Arréridj de traduire, respectivement, Tayeb Zitouni et Mokhtar Boudina, Nouria Hafsi, Smati Zoghbi devant le conseil de discipline, en respectant leur droit de recours.

Ouyahia entend faire le ménage et étouffer la contestation orchestrée contre lui, surtout après le dernier communiqué des frondeurs du 29 octobre dernier. Des militants et d'anciens cadres du parti avaient tenu une réunion, dans la capitale pour arrêter l'agenda des protestations à venir. Le communiqué en question, signé par les quatre noms cochés par Ouyahia, dénonce la gestion du premier responsable du RND, lui reprochant «l'exclusion des cadres et militants authentiques» et surtout d'introduire les milieux d'affaires, dans les instances du parti, un peu à l'image du FLN de Saâdani.

Pour la secrétaire générale de l'UNFA, Ahmed Ouyhaia «a tout bonnement tué le RND en le faisant remplacer par un autre parti» après avoir procédé à une purge lors du dernier congrès. Selon elle, cette réunion est «un rappel à l'ordre» à l'adresse d'Ouyahia et menace d'actionner les instances parallèles du parti si l'appel n'est pas entendu, tout en n'écartant pas le recours à la justice contre le patron du RND. Ouyahia n'a pas voulu attendre que l'opposition s'engage, plus dans la bataille, surtout que les contestataires ont évoqué, lors de la réunion du 29 octobre, la mise en place d'une commission chargée de définir les mécanismes ayant trait à la participation aux échéances électorales de 2017. Même si les observateurs voient, dans cette montée au créneau, un parallèle avec le départ du SG du FLN, les contestataires refusent de faire le lien entre leur action et les dernières actualités au sein de l'ex-parti unique. Ouyahia, et à l'adresse des secrétaires nationaux, reprocha aux quatre cadres cités, de vouloir semer «l'anarchie» à l'approche d'échéances importantes pour le parti, faisant allusion aux prochaines législatives. Le communiqué du Bureau national affiche «l'intention du parti d'en finir avec la dictature de la minorité». Une dictature, poursuit la même source, «qui a provoqué l'anarchie et semé une crise dans la famille du RND, un parti sauvé de la dérive grâce à la détermination des militants». Ahmed Ouyahia reproche aussi aux frondeurs de piétiner les statuts et le règlement intérieur du parti.