Si la médecine n'avait rien à offrir comme traitement aux malades atteints du cancer du rein, il y a 15 ans, aujourd'hui, la science a évolué, dans ce domaine, avec la thérapie ciblée et récemment l'immunothérapie qui donne espoir aux patients et une survie qui a fait un grand saut, passant de 8 mois à 8 ans.

Il s'agit pour l'immunothérapie, d'un produit stimulant le système immunitaire du patient. Une fois stimulé et désinhibé, c'est le système immunitaire du malade lui-même qui va détruire les cellules tumorales. Le produit assurant ce traitement sera disponible, en 2017 en Algérie, a affirmé, jeudi le Pr Blaha Larbaoui, chef de service d'oncologie adulte, au centre anti-cancer de Misserghine, rencontré lors des journées internationales d'onco-urologie, organisées le 19 et le 20 octobre, à l'hôtel Sheraton, par le service d'Oncologie médicale du CAC d'Oran. Ce médicament est actuellement en phase d'enregistrement. Il sera donné, gratuitement, aux malades, a assuré le même professeur.

Pour expliquer l'évolution de ce type de cancer en Algérie, le Pr Larbaoui a tenu à préciser que le cancer du rein représente un modèle du progrès enregistré sur le plan thérapeutique. Il dira, «Il y a 15 ou 20 ans, on n'avait aucun traitement à proposer aux malades. On prescrivait des traitements antalgiques et on laissait le malade rentrer chez lui. Le cancer du rein est radio-résistant et chimio-résistant. La survie des patients ne dépassait, donc, pas les huit mois».

Sur le diagnostic de cette tumeur, le chef de service d'Oncologie au CAC, a souligné qu'il s'agit d'une maladie sournoise, qui n'est pas facilement détectable vue l'emplacement de cet organe, dans le corps humain.

Il a expliqué que «le cancer du rein est en position rétro-péritonéale. Il est situé en arrière des intestins. Lorsque la tumeur est localisée uniquement au rein, il n y a aucun symptôme. Mais lorsque la tumeur est propagée sur tout le rein et commence à toucher le voisinage, il devient symptomatique avec des problèmes urinaires, des problèmes de sang dans les urines et de la douleur. C'est ce qui explique pourquoi ces cancers sont diagnostiqués à un stade tardif. Pour les cas où le cancer est diagnostiqué à un stade précoce, c'est parce que le malade a fait un bilan ou une échographie pour autre chose et c'est comme ça qu'on tombe sur un petit nodule au niveau du rein». Mais grâce à la thérapie ciblée découverte en l'an 2000 et l'immunothérapie qui est apparue en 2008, la durée de survie des malades s'est prolongée, nous dira le même professeur avec une qualité de vie acceptable. Il a ajouté que l'Algérie est le seul pays qui offre, gratuitement, le médicament anti-cancer dont le prix peut atteindre jusqu'à 40 millions de centimes la boîte. Une boîte est prescrite pour un mois de traitement seulement. Quant à l'incidence de ce type de cancer, le Pr Larbaoui a indiqué que «le cancer du rein n'est pas aussi fréquent que les autres cancers. Son incidence est de 2% pour 1.000 habitants. En Algérie, pour une population de 40 millions, on a entre 800 et 1.000 nouveaux cas, par an. A Oran, on a entre 150 à 200 nouveaux cas par an. Les facteurs à risque sont le tabac, les problèmes d'hypertension qui ne sont pas bien équilibrés. Il y aussi l'obésité et le mode alimentaire».

La frange d'âges la plus exposée à ce type de cancer varie entre 50 et 70 ans avec une légère prédominance masculine. Mais elle peut, aussi, être détectée à un âge plus précoce.