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Partis des côtes ouest: 15 «harraga» algériens secourus au large d'Alméria

par Moncef Wafi

L'épisode des «harraga» en Méditerranée continue et après l'invasion de la Silice si l'on croit les déclarations de Mauro Pili, député et fondateur d'Unidos, le mouvement de libération du peuple sarde, sur la mise à l'eau de 70 embarcations, vendredi dernier, à partir des côtes de Annaba, transportant quelque 350 à 400 clandestins algériens, en route vers Teulada, c'est de l'Espagne qu'ils font parler d'eux. En effet, une embarcation transportant 15 migrants algériens en situation irrégulière, a été repérée, en début d'après-midi de dimanche, par un avion de Frontex, l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures. Les ?harraga' ont été secourus et sont arrivés au port d'Almeria, en fin de la même journée où ils ont été examinés par la Croix-Rouge. Destination préférentielle des ?harraga' algériens, les côtes espagnoles ont connu leur lot de morts. En août dernier, 22 clandestins algériens ont été secourus au large de ces côtes, après avoir dérivé, pendant 3 jours. Scindés en 2 groupes, les clandestins algériens ont été repérés et secourus à 2 heures d'intervalle par un bateau et un hélicoptère de la Garde civile. Dans une première opération, les gardes-côtes ont sauvé 10 personnes qui naviguaient dans un petit bateau à 7 miles de Santa Pola, une commune de la province d'Alicante. La deuxième embarcation, avec à son bord 12 ?harraga', a été repérée vers 19h à 9 miles de l'île de Tabarca, au large de la ville d'Alicante, par un hélicoptère de la garde civile, après que les occupants du premier bateau l'aient signalé. La disparition présumée d'une troisième embarcation, avec à son bord, 30 «harraga» laisse présager le pire. Si l'information n'avait pas été encore confirmée, la presse espagnole évoque les recherches entreprises par la garde civile d'un troisième bateau qui pourrait se trouver au large de la côte de Murcie. Rappelons que 5 Algériens avaient péri, noyés, dans les eaux internationales à 80 miles des côtes algériennes, en juin 2015, après le naufrage de leur embarcation, un zodiac selon toute vraisemblance. L'information avait été donnée par la presse espagnole qui a indiqué que 2 embarcations, à leur bord, 11 et 10 «harraga», ont pris la mer, en soirée, en direction de l'Espagne, à partir des rivages mostaganémois. Le bateau, transportant les 11 harragas, a coulé, pour des raisons qui sont encore inconnues, noyant avec lui 5 de ses occupants les seuls à ne pas avoir de gilets de sauvetage. Les six autres naufragés, équipés, eux, en gilets de sauvetage, ont été secourus par l'autre embarcation qui les a repêchés, les sauvant d'une mort certaine par hypothermie. L'alerte avait été donnée quand la marine espagnole a reçu un appel d'un bateau de pêche les avertissant de la présence d'une embarcation avec à son bord 16 personnes à 16 miles au large de Cabo de Palos, sur la côte de Carthagène. Rappelons que ce n'est pas le premier drame des «harraga» algériens dans les eaux internationales ou espagnoles puisque, en octobre 2011, les unités des gardes-côtes espagnols avaient repêché 5 cadavres d'immigrés clandestins algériens, au large de Carthagène, près de Murcie au sud de l'Espagne. Samedi dernier, Mauro Pili évoquait une véritable invasion de Sulcis, citant des sources fiables. Même s'il reconnaît qu'il ne peut pas vérifier ses informations, il affirme que ses sources sont sérieuses et responsables. Selon ces dernières, dans l'après-midi de ce vendredi, à partir des côtes de Annaba, le point le plus avancé vers la Sardaigne, quelque 200 km, une véritable flotte de 70 petits bateaux, avec à leur bord 5 à 6 passagers, avec pas moins de 150 litres de carburant par embarcation, aurait pris la mer. «Une invasion à grande échelle de la côte sud de la Sardaigne», dira encore le député, profitant d'une fenêtre météo idéale de 24 heures. Si le député italien, grand défenseur de la Sardaigne semble certain de son fait, difficile de croire qu'une flotte de 70 barques quitte les côtes algériennes, sans attirer l'attention des services de sécurité, d'autant plus qu'on parle des rivages de Annaba, véritables rampes de lancement des ?harraga' en direction de l'Italie, et étroitement surveillées par les gardes-côtes algériens.

Les côtes italiennes ont eu, aussi, leurs morts algériens. En mai dernier, 14 Algériens avaient disparu en mer, en route vers la Sardaigne. Sur le moment, et depuis l'alerte donnée par les autorités algériennes, les recherches n'avaient pu déceler aucune trace d'un naufrage. Ni vêtements encore moins de corps flottants.

Deux hypothèses s'étaient dégagées concernant le sort des «harraga» : soit ils ont péri au cours du voyage en raison des mauvaises conditions de la mer, soit ils ont atteint, sains et saufs, le rivage. Les recherches avaient été suspendues par les autorités italiennes, au bout de quelques jours de patrouille.

Le bateau serait parti des côtes de Annaba et ne serait, jamais, arrivé à destination, avait alors rapporté la presse transalpine. Les recherches menées, aussi bien, par la marine algérienne que les Italiens ont couvert une très vaste zone, dans le sud de la Sardaigne, impliquant 2 bateaux de patrouille des gardes-côtes italiennes, un bateau de patrouille et un hélicoptère de la police financière, un hélicoptère des Forces aériennes, un hélicoptère et un avion de Frontex.