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Procès de Slimane Bouhafs: Le verdict attendu le 6 septembre

par Houari Barti

Le verdict dans le procès en appel de Slimane Bouhafs, citoyen algérien de confession chrétienne, accusé d'atteinte à la religion musulmane, et qui a été ouvert, hier, à la Cour de Sétif, a été mis en délibéré pour le 06 septembre prochain, a-t-on appris auprès de membres de la LADDH.

Slimane Bouhafs a été pour rappel condamné en première instance à une peine de 5 ans de prison ferme, en application de l'article 144 bis du code pénal sur la base de postes jugés attentatoires à la religion musulmane publiés par le prévenu sur sa page Facebook. « Est puni d'un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d'une amende de cinquante mille (50.000), à cent mille (100.000) DA, ou l'une de ces deux peines seulement, quiconque offense le prophète (paix et salut soient sur lui) et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l'Islam, que ce soit par voie d'écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen» stipule l'article 144 Bis.

Selon la LADDH, le procès en appel s'est déroulé en présence des avocats de la LADDH, Me Ikken Sofiane et Me Dabouz Salah, des membres de l'Observatoire algérien des procès (O.A.P), Me Hmaili Boubkeur, M. Boumedjane Hocine et M. Chiter Adbelouahab, et de M. Salhi Said, vice-président de la LADDH. Cette dernière a signalé, par ailleurs, « des difficultés » pour l'accès libre au procès avant que la Cour n'autorise, en fin de compte, les membres de l'O.A.P et les militants de la LADDH à assister.

Appelé à la barre, affirme la LADDH, le prévenu a plaidé son innocence, réfutant l'accusation d'offense au prophète et à l'Islam. Il a déclaré avoir « juste partagé des messages qui ne sont pas de lui, et qu'en étant chrétien, il respecte toutes les religions ». La LADDH est revenue sur ce qu'elle a qualifié d'«irrégularités du procès de première instance», qu'elle estime, «en contradiction avec les normes et garanties d'un procès équitable» et sur «les atteintes aux droits et libertés de culte, d'opinion et d'expression, garanties par la Constitution algérienne et les instruments internationaux des droits de l'Homme ratifiés par l'Algérie ».