Le
capitaine d'industrie algérien Issad Rebrab est fâché contre le quotidien français Le Monde et
il le fait savoir. Réagissant à l'article au titre racoleur «Les dessous de
l'ascension fulgurante de l'industriel Issad Rebrab» paru dans l'édition du 26 juillet 2016, le
président du groupe Cevital a démenti
catégoriquement, le même jour, les informations rapportées faisant de lui l'un
des «plus anciens clients algériens du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca». «Je démens catégoriquement ces
accusations factuellement fausses selon lesquelles je
serais impliqué dans le dossier Panama Papers». Le
Monde a notamment écrit qu'en juin 1992, «Issad Rebrab, importateur du rond à béton à l'époque, a recouru
au service de Mossack Fonseca pour créer une société
offshore, Dicoma Entreprises Ltd». Le journal
s'appuie sur les documents obtenus par le Consortium international des
journalistes d'investigation et le quotidien allemand Süddeutsche
Zeitung qui indiquent que Issad Rebrab
«restera l'ayant droit de cette société au capital de 50 000 dollars jusqu'au
mois de mars 1996, date à laquelle elle sera dissoute à sa demande». D'autres
révélations font état d'une autre structure offshore, Anilson
Management Ltd., domiciliée dans un autre paradis fiscal, l'île de Niue, dans
le Pacifique sud, après le transfert en particulier de la gestion de son compte
à la banque suisse UBS. C'est la seconde fois en moins de quatre mois que le
patron de Cevital dément pareille information. Le 1er
mai dernier, il avait tenu à démentir «catégoriquement les allégations selon
lesquelles il serait de près ou de loin impliqué dans le dossier Panama Papers publié le samedi 30 avril, puis retiré dimanche 1er
mai par le journal Ennahar online». Il s'était
réservé le droit de saisir les autorités judiciaires compétentes pour toute
mention de son nom «dans le cadre de cette manipulation outrancière, accompagnée
et basée sur de faux documents».
Par
ailleurs, et dans sa réponse à l'article du quotidien hexagonal, Rebrab précise avoir contacté Me Jean-Pierre Mignard,
avocat au barreau de Paris, aux fins «d'examiner les conditions de réparation
pouvant aller jusqu'à une plainte en diffamation». Si la plainte est
enregistrée, elle sera la deuxième du nom après celle déposée par le chef de
l'Etat en mai dernier contre Le Monde. On se rappelle que Bouteflika a décidé
d'attaquer en justice le journal français après avoir illustré de sa photo un
article sur les Panama Papers. La citation
directe date du 14 avril dernier soit neuf jours après la Une du Monde
illustrant un papier sur le scandale des sociétés offshore domiciliées au
Panama où le nom du ministre de l'Industrie et des Mines, Bouchouareb,
a été cité. Les deux avocats du Président auraient réclamé au titre de l'action
publique, la publication du jugement en Une du journal plus une indemnisation
de 10 000 euros pour le préjudice moral porté à l'image du chef de l'Etat. La
défense de Bouteflika aurait également réclamé une condamnation du directeur du
Monde, Louis Dryfus, à un euro symbolique pour
diffamation en plus de la publication de la décision de justice en première
page du Journal. Le procès devrait avoir lieu le 20 juin 2017 au tribunal
correctionnel de Paris.