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Constantine ? Marchés: Les fruits ne veulent pas descendre de leur piédestal

par A. Mallem

Interrogé hier, le président de la fédération des marchés de gros de la wilaya de Constantine, M. Amar Bouhlaïs, ainsi que plusieurs commerçants des deux marchés Boumezzou et Bettou, du centre de la ville de Constantine, ont fourni des explications qui divergent sur la cherté des fruits de saison de production locale. Pour M. Bouhlaïs, « le phénomène est tout à fait normal parce que le produit local qui n'était pas arrivé à maturité a été lourdement affecté par la tempête de grêle qui s'était abattue dernièrement sur la région. Des quantités considérables de fruits ont été perdues. C'est ce qui a provoqué un déséquilibre entre l'offre et la demande sur les marchés locaux. Et pour ce qui est des prix inimaginables de la pastèque et le melon qui viennent d'autres régions ? Notre interlocuteur note que le prix de ces derniers a quand même connu une baisse considérable. « La pastèque est tombée à 45 dinars le kilo au marché de détail. Nous avons la pastèque qui vient de l'Ouest à 60 dinars et celle de Guerbès (Skikda) qui vient d'arriver sur le marché, à 45 dinars. Et cette baisse va s'accentuer avec la production des autres régions qui vont débouler sur le marché local », a-t-il conclu. Pour les commerçants de détails des marchés populaires, les prix sont restés élevés à cause de la décision du gouvernement de stopper l'importation. Certains ont même imputé cela à la fraîcheur des nuits qui a sévi dans la région depuis le début du Ramadhan. « Il est connu que les fruits mûrissent durant la nuit, a argumenté un commerçant de détail. Et comme les nuits ont été plutôt fraîches, la maturation se fait attendre ». Enfin, le dernier argument avancé invoque plutôt la chaleur qui empêche les ouvriers saisonniers de procéder à la cueillette dans les champs. Et chacun y est allé de son explication.

Mais pendant ce temps, à quelques jours de l'Aïd El-Fitr, la mercuriale affiche des prix effarants, loin, très loin de la bourse du citoyen lambda. La pêche de premier choix est cédée à 400 dinars le kilo, la nectarine premier choix est à 700 dinars et de second choix à 500 dinars. Les cerises rouges entre 800 et 1.000 dinars/kilo et les fraises, très demandées dans la fabrication de gâteaux, ont sauté brusquement à 500 dinars ! Les oranges d'importation sont passées, en quelques jours, de 200 à 250 dinars le kilo et la banane, malgré la chaleur, conserve toujours sa place forte de 220 dinars le kilo. Enfin, la pastèque de gros calibre que les consommateurs ne peuvent atteindre qu'en l'achetant par tranche, est proposée à 85 dinars le kilo pour le premier choix et à 60 le second choix. Le prix au kilo du melon jaune est proposé à 120 dinars et le cantaloup à 70 dinars.