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La BEA et la Sonelgaz sans responsables

par Z. Mehdaoui

La Banque extérieure d'Algérie (BEA) et la compagnie nationale Sonelgaz, ne sont plus dirigées par des responsables de direction.

En effet, près de 20 jours après l'installation de l'ancien PDG de la BEA, Mohamed Loukal, à la tête de la Banque centrale, la BEA est sans chef. La Banque extérieure d'Algérie est pourtant l'une des plus importantes du pays.

Elle est aussi l'une des plus importantes banques pour ce qui est des transactions relevant du commerce extérieur.

La Banque extérieure d'Algérie a réalisé un bénéfice net de 33,4 milliards de dinars (md DA) en 2015, en hausse de 13% par rapport à 2014.

Selon le dernier bilan réalisé par cette banque dont les principaux clients relèvent du secteur national des hydrocarbures, tels Sonatrach, on a fait 2.602,8 md DA en 2015, un chiffre quasi stable par rapport à 2014.

Durant les trois dernières années, les hydrocarbures ont représenté, en moyenne, pas plus de 25% des ressources de la banque et de 10,8% de son PNB (produit net bancaire qui équivaut à la somme des marges d'intermédiation et des commissions nettes).

En 2015, le PNB de la banque a atteint près de 70 md DA, dont 7,5 md DA générés par les hydrocarbures. D'autre part, les crédits accordés par la banque ont augmenté de 46% en 2015 : leur encours a grimpé de 794 md DA entre 2014 et 2015, en passant de 1.744 md DA en 2014 à 2.538 md DA en 2015, dont 73% sont des crédits à l'investissement. 47% des crédits ont été affectés aux grandes entreprises, 28% aux administrations centrales, 20% aux PME/PMI de différents secteurs et 5% aux ménages et particuliers.

Par ailleurs, la banque a augmenté son capital en décembre 2015, le portant de 100 md DA à 150 md DA.

La BEA est non seulement un acteur incontournable sur la place nationale mais envisage même d'installer des agences à l'étranger.

Laisser cette banque sans dirigeants soulève encore une fois de nombreuses interrogations sur la gestion des affaires au plus haut niveau de l'Etat.

L'autre entreprise, et pas des moindres, qui est sans responsable c'est la Sonelgaz. Après la nomination de Nourdine Bouterfa à la tête du ministère de l'Energie, la Sonelgaz n'a plus de responsable depuis le dernier remaniement.

Les autorités n'ont pas jugé utile selon toute vraisemblance de remplacer M. Bouterfa alors que la compagnie revêt une importance capitale pour tout le pays.

Il faut savoir que le nombre des abonnés de la compagnie nationale en électricité avoisine les 8,5 millions en 2015, tandis que celui pour le gaz a dépassé les 4,5 millions.

Le groupe Sonelgaz a investi plus de 588 milliards de DA en 2015, mais trouve cependant d'énormes difficultés pour réaliser son programme d'investissement.

Le groupe Sonelgaz, selon la dernière intervention de Bouterfa, doit trouver 1.000 milliards DA pour faire aboutir ses programmes d'investissements en dépit de la hausse des tarifs de l'électricité et du gaz entrée en vigueur cette année 2016.

Laisser Sonelgaz ou la BEA sans responsable relève d'un manque de discernement de la part de ceux qui nomment et dégomment les dirigeants des entreprises du secteur public. Les voies du système décidément sont impénétrables.