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MC Oran: C'est le douloureux désenchantement

par M. Benboua

Le MCO, qui faisait partie des grosses cylindrées du championnat national depuis belle lurette et qui avait réussi la saison écoulée à arracher une place qualificative à la Coupe de la CAF, est rentré dans les rangs durant l'exercice en cours et continue de décevoir ses fans. Et pourtant, durant l'intersaison, tout le monde croyait que l'exercice 2015-2106 allait être celui de la renaissance d'une équipe. Les supporters prévoyaient même une saison plutôt tranquille par rapport aux précédentes années où le MCO attendait les dernières journées pour se maintenir parmi l'élite. Mais, contre toute attente, les supporters ont vite déchanté, les vieux démons ayant ressurgi avec de nombreux conflits internes que le président actuel Belhadj Ahmed a tout tenté d'éviter, mais en vain. Le MCO, qui ratissait large durant les années 80 et 90, synonyme de coups d'éclats tant sur le plan national qu'africain, n'est plus qu'un lointain souvenir, ne parvenant plus à renouer avec les consécrations. Le Mouloudia d'Oran était une référence tant sur le plan des vedettes que celui du beau jeu et des résultats. Désormais, c'est carrément la dèche et, suite aux luttes intestines devenues récurrentes, il n'a plus son aura d'antan. L'image laissée lors de la dernière apparition de l'équipe en championnat face au MCA (0-0) à domicile, est la parfaite illustration d'un club qui navigue à vue, avec notamment des joueurs dont le niveau est très limité et qui n'auraient jamais dû atterrir au MCO s'il y avait un vrai manager et une politique de recrutement perspicace. Car, comment interpréter cette faillite collective qui commence à irriter la nombreuse galerie contrainte de prendre son mal en patience ? Exceptés quelques éléments qui ont émergé du lot cette saison, à l'image des Zaâbia, Benyahia, Larbi Kamel, Benamara, Helaimia et le portier Natèche, les autres joueurs ont eu un rendement irrégulier et médiocre, tout comme les remplaçants, censés pourtant donner un plus à leur entrée sur le terrain. Ajoutez à cela le nombre des joueurs qui se sont succédé à l'infirmerie, ce qui a compliqué la mission du staff technique. Ceci revient à dire que les trois quart de l'équipe étaient en deçà de la moyenne. Cette situation est perçue comme une humiliation insupportable pour le club, et de nombreux observateurs estiment que c'est une suite logique d'une politique basée sur la spéculation. Certaines personnes dans l'entourage du club, pourquoi le nier, sont devenues par la force des choses intouchables dans le décor de la bâtisse oranaise. Dirigeants, actionnaires, salariés ou recruteurs, il est toujours difficile de les situer avec exactitude. Cette évidence, connue de tous les supporters, est née à cause des conflits internes entre anciens joueurs, anciens dirigeants et les opportunistes qui veulent s'accaparer du pouvoir en utilisant l'impact engendré par le football. Aujourd'hui, le président Belhadj est en conflit avec certains actionnaires de la SSPA/MCO, qui étaient du voyage à Marrakech lors du match des 8e de finale de la Coupe de la CAF, mais qui, au retour, ont rejoint directement la ville d'Oran, alors que l'équipe, qui venait d'être éliminée, avait grand besoin d'un apport psychologique, d'autant qu'elle a effectué tout un périple pour jouer trois jours plus tard à Tadjenanet en présence seulement du président, du secrétaire et des membres du staff technique. Par ailleurs, les autorités, en l'absence des anciens bilans et d'une gestion claire, refusent de s'ingérer, d'autant que tous les dirigeants qui se sont succédé à la tête du club ont perdu de leur notoriété. Sinon, comment expliquer le flou qui continue d'entourer le dossier de la société Naftal, censée pourtant parrainer le MCO depuis déjà quatre ans et qui, depuis, ne s'est jamais manifestée ? Pis encore, Naftal est sur le point de rejoindre l'autre club de l'élite dès la prochaine saison, la JSK, ce qui pourrait être perçu comme une claque sans précédent pour le MCO et ses dirigeants. C'est certain, ce déclin a des causes, entre autres, la dégradation des mentalités, la passivité des instances censées réagir, ne serait-ce que pour contrôler où va l'argent de l'Etat et de veiller à ce que la réglementation soit respectée. Outre tous ces points en suspens, l'affaire du limogeage de l'entraîneur Bouali Fouad n'a pas livré tous ses secrets, puisque le technicien tlemcenien estime qu'il n'a pas été informé et que son contrat n'a pas été résilié, comme l'a laissé entendre le président. Bouali, qui a remplacé le Français Cavalli, entend être invité à la table des négociations pour décider avec la direction des modalités de son départ. A l'heure actuelle, ce sont son adjoint Mecheri Bachir et l'entraineur des gardiens, Saoula Karim, qui assurent l'intérim. Le président Belhadj, qui a toujours manœuvré dans l'ombre, envisage une sortie médiatique prochainement, a-t-on appris auprès de son entourage, pour enfin dévoiler ses intentions. En somme, la tension risque de monter encore d'un cran cet été, surtout si le président décide de quitter son poste.