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5ème périphérique: Des perspectives à l'horizon et? l'inévitable casse-tête des délais

par Houari Saaïdia

Au même titre que la pénétrante du port, la 2ème rocade assume bien son statut de projet «structurant». En effet, la 5ème couronne d'Oran, en cours de réalisation, depuis juin 2014, qui est la plus excentrée des boucles ceignant la ville, est la seule à joindre, d'un seul trait, l'Est (Belgaïd) et l'Ouest (Misserhine) et à raccourcir, au maximum, les distances de banlieue à banlieue, tout en ayant un impact sûr en termes de synergie et de développement, notamment de par l'enrichissement urbain qu'elle entraînerait, sur les périmètres qu'elle traversera.

Pour les spécialistes, en BTPH, quelques chiffres-clés permettent d'apprécier la dimension de cette grande infrastructure routière : il est question d'un volume de 4,2 millions de m³ de remblai, 460.000 m³ de déblai, 400.000 tonnes de grave bitume (GB) et de bitume bitumineux (BB), avec, en amont, 11 ouvrages d'art, en béton précontraint pour une fondation de 13 m. Ce sont, entre autres, les raisons pour lesquelles, ce grand périph est, constamment, présent en tête d'affiche, tant à l'occasion des rencontres tenues sous la coupole de l'Hémicycle, des workshops et des forums, ouvrant des horizons sur la métropolisation d'Oran, qu'au détour des visites gouvernementales, de haut rang, effectuées dans la capitale de l'Ouest. «C'est une grande valeur ajoutée pour Oran», observe un cadre ingénieur des Travaux publics, qui compare ce ruban de 35 km à une veine qui transporte du sang des organes et des tissus (périphérie) vers le cœur (le centre-ville), l'assimilant, aussi, à un moteur de croissance économique. Il n'exagère en rien. Sa remarque n'est, en fait, qu'une métaphore d'éléments techniques exacts. En effet, et cela constitue, d'ailleurs, les motifs mis en avant pour justifier l'opportunité et la faisabilité de ce projet inscrit dans le cadre du PCSC (Programme complémentaire de soutien à la croissance), exercice 2011, pour sa 1re section Belgaïd-El Kerma, sur 26 km, cette 2ème Rocade d'Oran a, pour vocation, de relier les différentes communes de la région, par la bretelle autoroutière d'Oran, d'assurer le raccordement avec la (future) liaison autoroutière, entre le port d'Oran et Belgaid, de connecter la partie-est de la ville, à sa partie-ouest, en desservant 7 agglomérations (El Kerma, Sidi Chahmi, El Braya, Hassi Bounif, Sidi El Bachir et Belgaid).

A cela s'ajoutent deux éléments-clés. Premièrement, ce segment autoroutier assure, en plus de sa fonction de transit, un rôle d'axe structurant de la zone d'expansion urbaine, industrielle et touristique de l'agglomération d'Oran, orientée vers sa zone-est. Deuxièmement, ce projet constitue une pénétrante autoroutière, sachant que la 2ème rocade se raccorde avec la bretelle autoroutière d'Oran au PK 0+600, assurant, ainsi, des échanges rapides entre la région-ouest et l'Autoroute ?Est-Ouest'. Par ailleurs, les chantiers de réalisation des ouvrages d'art, au nombre de 4, sur un total de 4, du 5ème périphérique, dit, aussi, 2ème rocade, sont en cours de réalisation. Les marchés relatifs à ces ouvrages d'art, ayant été engagés, bien en retard (14 mois environ), par rapport au coup d'envoi du projet, pour insuffisance d'autorisation de programme (AP), les entreprises de réalisation respectives sont à pied d'œuvre pour achever les travaux et rattraper, partiellement du moins, le déphasage. Il s'agit des lots 7, 8 et 9, confiés, respectivement, à l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (ENGOA), COSIDER et Sarl-SAPT.

Pour rattraper le décalage, par rapport, au coup d'envoi du projet, la mi-juin 2014, enregistré par cette partie ouvrage d'art du 5ème anneau d'Oran, il a été demandé, à leurs exécutants respectifs, de mettre toutes voiles dehors, afin d'écourter les délais contractuels, qui sont entre 14 et 20 mois, dans le but de rester dans le délai prévisionnel de livraison de cette section autoroutière, dans son intégralité, soit vers la mi-juin 2016. Tous les chantiers des ouvrages d'art ont entre-temps, passé à la vitesse supérieure pour se rattraper, à l'exception de celui du lot 7, confié à l'ENGOA, qui est resté figé dans son rythme au ralenti, ce qui a été, d'ailleurs, à l'origine d'une instruction pour résiliation du contrat notifiée par le wali, à l'occasion de sa récente visite de travail et d'inspection, au chantier ENGOA, de l'échangeur de Mers El-Kébir.

Une prochaine contre-visite du ministre des Travaux publics

A noter que seul l'ouvrage d'art, sous l'intitulé « îlot 6 », situé au PK 06, à l'intersection RN1 - CW 74, qui consiste en un passage inférieur sur 25 km, desservant la RN 11, et un passage supérieur à double travée, de 25 km de long, 70m de large et 32 m de portée, réalisé en béton armé précontraint, a été lancé, à temps par SEROR, pour un délai contractuel de 14 mois. Il faut savoir que le coût du projet a été réajusté, notamment, en ce qui concerne sa partie «ouvrage d'art» qui consiste en 11 échangeurs, passant, ainsi, de 7 à 10 milliards de DA. Il faut rappeler que lors de sa visite de travail et d'inspection, dans la wilaya d'Oran, le 3 septembre 2015, le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, avait formulé nombre de griefs à l'égard des responsables de l'Agence nationale des Autoroutes (ANA), maître d'ouvrage de la 2ème rocade, mais, également, de la liaison autoroutière, sous forme de pénétrante, entre le port d'Oran et l'autoroute Est-Ouest. A l'issue d'un constat, mi-figue mi-raisin, le ministre avait surtout, insisté sur le respect strict du délai de livraison de ce 5ème périph : «Vous avez jusqu'au 15 juin 2016, et pas un jour de plus, pour livrer le projet, tout en bloc».