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Importation de véhicules : La facture a baissé de 2,55 milliards de dollars

par Mohamed Mehdi

Une loi sur les PME sera bientôt présentée, une évaluation est en cours sur les entreprises privatisées, dans le cadre de la loi 2001, et le dispositif SKD/CKD sera révisé, a annoncé, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, lors du Forum El Moudjahid.

La loi de finances 2016 balise un «terrain favorable à l'investissement» autour des «13 filières prioritaires» pour «porter ce mouvement de diversification de l'Economie» afin de limiter les conséquences de «la crise» qui s'annonce, affirme le ministre de l'Industrie et des Mines, pour qui, cette loi accorde des «avantages spécifiques» au secteur industriel «qu'il n'avait pas auparavant».

Selon le ministre, l'année 2016 «sera l'année des mines», avec notamment la «relance de l'exploration minière» dans «deux grandes opérations», dans le sud du pays, «aux frontières avec le Niger» et «autour de Ghar Djebilat».

La relance du secteur minier consiste aussi, affirme M. Bouchouareb, à «valoriser ce qui existe déjà». Il est question, dans cette perspective, de lancer des «plate-formes de transformation» du phosphate, pour faire de l'Algérie «un acteur majeur», dans ce secteur, à l'horizon «2019-2020», avec une production qui passera «d'un million de tonnes à 10 millions de tonnes», à l'échéance indiquée. Concernant Ghar Djebilat, le ministre fait état de «nouvelles analyses» qui montrent que «le minerais a une teneur de 62% en fer».

UN CODE DE L'INVESTISSEMENT DEGRAISSE

Abordant les questions de réglementation, Abdesselam Bouchouareb annonce que la loi sur les PME sera présentée, le 13 janvier, devant le gouvernement. Sur un autre registre, il estime que le code de l'Investissement a été délesté de certains aspects qui l'on rendu «illisible». «On a, tellement, chargé le code de l'Investissement qu'il est devenu illisible», a-t-il soutenu, expliquant, par ailleurs, que les aspects financiers ont été «déplacés vers la loi de Finances 2016» (LF 2016) alors que d'autres éléments «ont été supprimés».

A titre d'exemple, «l'article 62» de la LF 2016, relatif à la prise de participation du privé, dans les entreprises du secteur public, existait «sous la même forme», dans le code de l'Investissement.

Sur la privatisation, le ministre de l'Industrie et des Mines estime «irresponsables» les déclarations de responsables de partis politiques faisant état de la «privatisation» de Sonelgaz et Sonatrach.

M. Bouchouareb annonce, aussi, une «évaluation» des précédentes opérations de privatisation, effectuées dans le cadre de la loi de 2001. «Une évaluation est en cours des entreprises qui ont été privatisées». L'opération d'évaluation concerne une cinquantaine de partenariats.

«Si les engagements n'ont pas été respectés, nous pouvons aller à la solution extrême» à savoir «une reprise» des entités privatisées, annonce le ministre de l'Industrie et des Mines. Les premiers éléments de l'évaluation indiquent, selon lui, que «deux ou trois repreneurs n'ont pas assumé leurs engagements».

VERS LA REVISION DU DISPOSITIF CKD/SKD

Dans ses réponses aux questions relatives au crédit à la consommation, Bouchouareb estime que le dispositif «est un élément important, dans le cadre de la diversification de l'Economie».

Selon lui, cela va «augmenter les importations d'intrants», dans une première phase, mais poussera aussi à «l'augmentation de la production». Le ministre a, aussi, annoncé la révision du dispositif SKD/CKD qui accorde des avantages aux industries du montage en Algérie. Selon lui, ces avantages seront revus dans le sens d'une «augmentation d'au moins 40% du taux d'intégration dans les cinq années».

Au cours de son intervention, Abdesselam Bouchouareb a annoncé «une baisse de 2,559 milliards de dollars» du montant des importations automobiles, à fin décembre 2015, pour environ «140.000 véhicules». Précisant que : «pour le même nombre de véhicules, le volume financier a baissé de 10%».

Interrogé sur le problème du foncier industriel, M. Bouchouareb indique que cet aspect est «réglé» au niveau de son département. Il annonce que l'Etat va proposer 12.000 ha supplémentaires, notamment, dans le sud du pays où la «plus grande zone industrielle» sera installée à Ouargla.

A titre de comparaison, le ministre explique que depuis l'indépendance, le total de l'assiette foncière destinée aux zones industrielles est de 15.000 ha.