Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Importation de véhicules : La baisse se confirme pour 2015

par Moncef Wafi

Comme attendu, les chiffres des Douanes sur l'importation des voitures confirment la tendance baissière, enregistrée cette année. En chiffres, la facture de 3,024 milliards de dollars (mds usd) sur les 11 premiers mois de 2015, contre 4,806 mds usd sur la même période de 2014, soit une baisse de 37%. Le nombre des véhicules importés a également, suivi la courbe descendante de la valeur avec 255.236 unités contre 370.549 en 2014, soit une baisse de 31%. Des statistiques en droite ligne des 8 premiers mois de l'année où la facture a baissé à 2,395 mds usd contre 3,455 milliards durant la même période de 2014, soit un recul de 1,06 milliard de dollars.

En unités, de janvier à fin août 2015, le nombre de véhicules importés a atteint 215.013 véhicules contre 281.355 unités pour la même période 2014, en baisse de 23,58%. Sofiane Hasnaoui, le président de l'Association nationale des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A) avait prévu la poursuite du recul des importations dans les prochains mois après l'application du nouveau cahier de charges encadrant cette activité. Il qualifie cette baisse de «drastique» expliquant que les importations vont «continuer d'une manière mécanique et automatique sur toute l'année 2015, car les commandes ont été arrêtées à partir de fin mars, après l'entrée en vigueur du cahier des charges». Ainsi, et pour le seul mois de novembre dernier, les importations ont atteint près de 181 millions usd contre 387 millions usd en novembre 2014, soit une baisse de 53,23%.

Par catégorie, les véhicules de tourisme ont totalisé 125,83 millions usd, en novembre dernier, contre 201,15 millions usd en novembre 2014, soit -37,44%. Concernant les véhicules de transport de personnes et de marchandises, les importations ont chuté de 70,35% passant à 55,11 millions usd contre 185,88 millions usd. Les européennes sont les plus touchées par ce recul alors que paradoxalement, les chinoises ont enregistré des hausses allant jusqu'à 128% entre les deux périodes de comparaison, même si la facture et la quantité importée sont largement inférieures par rapport à celles des voitures françaises ou allemandes. Cette baisse est expliquée par les décisions du gouvernement d'assainir le marché de l'automobile caractérisé par de profonds dysfonctionnements et des pratiques illégales. Parmi ces mesures, un nouveau cahier des charges relatif aux conditions et modalités d'exercice de l'activité des concessionnaires de véhicules neufs. En outre, il est prévu l'introduction des licences d'importation pour les véhicules, en 2016, pour plafonner ces importations qui dépassent, largement, les besoins du marché national. Une mesure «qui a perturbé nos planifications», avait précisé le président de l'AC2A, à cause, notamment, de «certaines mesures techniques apportées par le nouveau cahier de charges et un certain flou dans son application qui avaient pour conséquence le ralentissement du processus d'adaptation des différents modèles de véhicules à la nouvelle réglementation».

L'Association avait mis, également, en avant les coûts très élevés des nouveaux équipements exigés par le cahier de charges qui influent négativement, sur les prix des véhicules neufs entre autres raisons.

Des prix à la vente qui connaissent déjà une hausse, ces derniers mois, à cause, explique encore M. Hasnaoui, du glissement du dinar face à un panier de devises et les taxes imposées aux concessionnaires automobiles sur l'activité professionnelle (TAP), sur la contribution dans les transports et les infrastructures qui représente 1% du chiffre d'affaires des concessionnaires ainsi que celle sur les véhicules neufs et la taxe d'immatriculation qui ont doublé, cette année, pour certains modèles de véhicules.

En 2014, les importations des véhicules s'étaient chiffrées à 6,34 mds usd contre 7,33 mds usd en 2013 (-13,56%), alors que leur nombre avait atteint 439.637 unités contre 554.263 unités (-20,68%).