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Mercuriale : c'est la flambée !

par Abdelkrim Zerzouri

La tendance haussière de la mercuriale ne semble avoir aucun frein pour la retenir à des niveaux raisonnables.

Après une courte période de clémence, les prix prennent franchement des cimes très éloignées, voire inaccessibles pour les bourses modestes. Le prix de la pomme de terre, cédé hier à 65 dinars le kilo, enregistre chaque jour un glissement vers le haut de 5 dinars. Un rythme appelé à durer selon des avis de commerçants qui affirment que les prévisions, pour cet hiver 2015/2016, n'augurent rien de bon pour le pouvoir d'achat des citoyens. Et la température, hier, au niveau des marchés, semble leur donner pleinement raison. La courgette refait parler d'elle avec les 140 dinars le kilo, ainsi que l'oignon qui est cédé à 90 dinars le kilo. La tomate remonte à 70 dinars le kilo, ainsi que le piment vert (fort et doux) qui était cédé hier entre 120 et 140 dinars, la salade verte à 100 dinars, la carotte à 90 dinars?, en somme, tout flambe. «On se croirait à la veille d'une quelconque célébration de fête ou autre évènement religieux», raillent des clients entre les étals des marchands.

Impossible de s'approvisionner sans faire de petits calculs, d'où «la limitation des achats au strict minimum», comme le relèvent des citoyens. «Il faut compter avec d'autres dépenses ménagères, le règlement des factures de loyer, d'électricité, d'eau, téléphone, Internet. Je ne retrouve plus mon équilibre financier avec ma modeste paye», soutiennent des pères de famille. Ces derniers avouent que le dessert est devenu un luxe pas facile à atteindre par les temps qui courent. «Voyez la mandarine, nous dira un client, un fruit de saison pourtant, et elle est vendue entre 150 et 190 dinars, les bananes à 160 dinars et plus, les pommes de bonne qualité à partir de 180 dinars». Les prix des fruits et légumes sont bel et bien devenus inabordables pour de larges couches sociales. Pareil pour les viandes rouges et blanches. La sardine, pour ne citer que ce poisson prisé à cause de son prix (naguère) abordable, a été cédée à 450 dinars le kilo. Les viandes rouges gardent toujours le haut de l'affiche avec des prix variant entre 800 et 1.300 dinars. Quant au poulet, son prix s'envole carrément. Vendu chez les détaillants, hier, à 370 dinars, le prix du poulet devrait connaître dans les prochains jours une flambée qui rappellerait ses beaux jours lors du ramadhan ou de la saison des fêtes. Des marchands spécialisés dans les viandes blanches jurent que le prix du kilo de poulet au marché de gros a été fixé à 360 dinars, durant le week-end dernier, et que ce prix a atteint ces derniers jours jusqu'à 400 dinars le kilo à travers certaines régions du centre du pays. «Il ne faut, donc, pas s'étonner de voir dans les prochains jours le prix du poulet grimper encore», estiment-ils. Cette hausse est due, selon eux, à la rareté du poulet sur le marché. Et puis, en conviennent à l'unanimité les marchands, la hausse est provoquée par la faiblesse du dinar, surtout après avoir perdu beaucoup de sa valeur ces derniers temps.