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Audiovisuel : «El Watan TV» fermée

par R. N.

Le conflit opposant les pouvoirs publics à la chaîne privée ?El Watan TV', depuis la diffusion, par cette dernière, d'un entretien avec Madani Mezrag, a connu, hier, un nouveau développement.

En effet, les locaux de la chaîne «El Watan El Djazairya», (El Watan TV), ont été fermés et ses équipements mis sous scellés. C'est ce qu'a indiqué, hier, l'APS qui cite le ministère de la Communication.

Ce dernier a demandé au wali d'Alger de procéder à cette fermeture. L'argument ? La chaîne « exerce d'une manière illégale et diffuse, de surcroît, des contenus subversifs et portant atteinte aux symboles de l'Etat », explique la même source. Le ministère de la Communication considère que ce média est, au titre de la loi relative à l'activité audiovisuelle, « en infraction » avec les dispositions de l'article 20 de cette loi qui prévoit la soumission de l'exercice de l'activité à une autorisation préalable délivrée par décret. Le ministère de la Communication avait porté, dans un premier temps, plainte contre la chaîne pour avoir diffusé les propos de Mezrag qui a « porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République ».

« L'invité de la chaîne ?El Watan TV' a porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République et, par conséquent, nous avons décidé de porter l'affaire devant la justice », a indiqué M. Grine, mercredi dernier, tout en précisant qu' ?El Watan TV', qui est de droit international et qui dispose d'un bureau à Draria « exerce de manière informelle ».

Réagissant à cette fermeture, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a qualifié cette décision de troublante. « Il est troublant de voir que l'auteur des propos (Mezrag, Ndlr) est épargné. Serait-ce du fait de sa proximité avec le pouvoir ? » Et d'ajouter : « il est reçu dans les salons de la République pour discuter des affaires de l'Etat, érigé en personnalité nationale ». Pour Jil Jadid, « cette affaire révèle l'ampleur de l'hypocrisie du pouvoir. Il refuse de mettre, en application la loi sur l'audiovisuel, pour maintenir sous chantage constant les chaînes de TV privées ».