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MSP : Mokri s'en prend à des hommes d'affaires

par M. Aziza

Après plus deux mois de sa rencontre de «dialogue» et de rapprochement avec Ahmed Ouyahia, Abderrazak Mokri, président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) , revient, au-devant de la scène, pour affirmer que son parti «ne fera aucune concession, sans qu'il y ait un processus de transition démocratique». Il précise «nous voulons une garantie, on veut l'installation de la Commission indépendante des élections» a-t-il réclamé «car, il faut bien l'admettre, la mère de la corruption est la fraude».

Il dira, devant les membres des bureaux exécutifs de wilayas de son parti, réunis, hier, en séance extraordinaire pour débattre la situation économique du pays que «nous sommes dans l'opposition et nous avons une vision claire» répondant, ainsi, aux critiques formulées à l'encontre de l'opposition, la qualifiant de coquille vide qui n'a aucune vision politique ou économique.

Mokri défend l'opposition et précise que son parti avait alerté le Premier ministre, et ce, avant le 5ème congrès du parti, c'est-à-dire, avant trois ans de cela, sur la situation économique catastrophique du pays. «Je lui ai dis, qu'on va vers une crise» a lancé Mokri. Après trois ans, tout le monde, aujourd'hui, y compris le président de la République reconnaît «qu'on est à deux pas de la crise». Et de s'interroger «qui est-ce qui n'a pas de vision dans ce cas ?»

Le chef du MSP accuse le «système en place» de vouloir transférer le monopole de l'Etat vers un groupe d'hommes d'affaires restreint «des hommes d'affaires qui ont des relations d'intérêts et des relais avec des pays étrangers». Il enfonce le clou «on sait qu'il y a des gens qui veulent vendre notre pays et certains veulent aider les étrangers à mettre en œuvre le plan de glocalisation dans le Maghreb, notamment en Algérie».

Sinon, comment expliquer le fait que tous les ambassadeurs qu'on a reçus dans notre parti, n'évoquent, dans leur discussion, que ce groupe d'hommes d'affaires. Et de s'interroger comment des soldats de l'armée française opèrent-ils sur le sol algérien, sans qu'on le sache ? Et d'ajouter cette information figurait, bel et bien, dans un arrêté publié au Journal officiel, le 1er octobre dernier, par l'Etat français, malgré le rectificatif.

Concernant les derniers changements opérés dans les rangs des services de renseignements, Mokri ironise qu'heureusement aujourd'hui, certains reconnaissent qu'on n'a pas un Etat civil puisque le système, en place, fait état de la volonté de mettre en œuvre une restructuration globale des services de renseignements ( DRS) pour la consolidation d'un État civil, d'un pouvoir civil et des institutions civiles.

MOKRI DEFEND LE DIRECTEUR D'EL WATAN TV

Le chef du MSP s'est insurgé, hier, devant les cadres de son parti, contre l'attitude du ministère de la Communication qui a décidé de déposer plainte contre la chaîne de télévision privée ?El Watan TV' et son directeur, Djaâfer Chali, pour avoir interviewé Madani Mezrag. Mokri a précisé que Djaâfer Chali est un cadre du MSP et de souligner que la chaîne d'El Watan TV n'a aucun lien avec le parti. Mais, précise-t-il, à priori, la chaîne et son directeur seront poursuivis en justice car Djaâfer Chali est un des membres du parti. Sinon comment expliquer le fait que Madani Mezrag avait a été, à maintes reprises, l'invité des plateaux de plusieurs chaînes de télévision, sans que ces dernières ne soient attaquées en justice ? Et Pourquoi s'en prendre au général Benhadid et épargner Madani Mezrag ? Plutôt «pourquoi on n?a pas poursuivi en justice les chaînes qui ont interviewé le général Benhadid et qu'ils veulent, aujourd'hui, porter plainte contre la chaîne Watan tv ?»

Mokri dénonce la politique de ?deux poids deux mesures', en affirmant que Djaafer Chali a dû faire face à de telles pressions, il y a des années, dans une affaire de commercialisation de blé importé. Les autorités l'ont obligé de vendre, dans un autre pays, son blé importé sous prétexte qu'il était avarié, pourtant, après des contre-expertises, il a eu gain de cause auprès de la justice.